Plus de questions sur l’orientation sexuelle dans le questionnaire préalable au don du sang ? C'est ce qu'ont décidé les députés avec le vote mercredi 9 juin d'un nouvel amendement à la loi bioéthique. L'objectif : mettre fin à la différence de traitement entre les homosexuels et les hétérosexuels voulant donner leur sang.

Depuis 2019, le don du sang est ouvert aux hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes, à condition toutefois qu'ils aient connu une période d’abstinence de quatre mois avant le don. Cette règle, qui n’est actuellement pas demandée aux hétéros, était jugée discriminatoire pour la communauté LGBT. L'amendement voté par l'Assemblée nationale lève cette obligation d’abstinence. Le texte prévoit que "les critères de sélection des donneurs […] ne peuvent être fondés sur aucune différence de traitement, notamment en ce qui concerne le sexe du ou des partenaires avec lequel les donneurs auraient entretenu une relation sexuelle". La mesure pourrait entrer en vigueur début 2022.

Une avancée progressive depuis 2019

En France, les homosexuels ne peuvent donner leur sang que depuis 2016. 3 ans plus tard, la direction générale de la santé avait raccourci une première fois la période d’abstinence demandée aux personnes homosexuelles avant un don du sang. Depuis, quatre mois d’abstinence sont requis au lieu de douze. Le ministère de la Santé avait présenté la réduction de cette période comme une première étape vers un alignement des conditions du don pour les homosexuels sur celles des hétérosexuels, envisagé à l’horizon 2022.

"L'aboutissement d'un engagement pris en 2013"

Sur Twitter, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est félicité du vote de cet amendement. "Donner son sang répondra aux mêmes impératifs de sécurité sanitaire, et ce quelle que soit sa sexualité. Le parlement vient d’en voter le principe. J’alignerai ainsi les critères de sélection des donneurs dans les prochains mois. L’aboutissement d’un engagement pris en 2013", annonce-t-il, sans mentionner les revirements du gouvernement. En 2020, le ministre alertait sur le risque plus élevé de la contamination au VIH des poches de sang prélevées chez des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d'autres hommes. Cette nouvelle loi laisse cependant entendre qu’il pourrait y avoir des exceptions si la différence de traitement est "justifiée par la nécessité de protéger le donneur ou le receveur".

Les Éclaireuses

 

 

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