C'est un grand pas dans la prévention contre le VIH, le virus qui provoque le Sida. Depuis le mardi 1er juin, tous les médecins et notamment les généralistes pourront prescrire la PrEP (prophylaxie pré-exposition), un anti-rétroviral destiné aux séronégatifs pour éviter le risque d'infection par le VIH.

Avant cette date, la prescription de ce traitement ne pouvait être faite uniquement par des médecins des services hospitaliers prenant en charge le VIH ou dans un centre gratuit de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Le médecin traitant, lui, ne pouvait que renouveler l'ordonnance.

Un traitement préventif efficace

Prise en comprimés, la PrEP est un traitement qui s'adresse à des personnes séronégatives exposées au risque de contamination par le VIH, suite notamment à des rapports sexuels sans préservatif. Pris avant et après un éventuel contact avec le virus du SIDA, les cachets permettent d'éviter à 99% la contamination.

Il ne faut pas confondre la PrEP avec le traitement post-exposition (TPE), dit aussi "traitement d’urgence", qui doit être pris au plus tard dans les 48 heures après un risque de transmission puis tous les jours pendant un mois. Aussi, il ne faut pas non plus confondre la PrEP avec les traitements qui sont donnés aux personnes vivant avec le VIH.

Un public réduit pour un traitement trop méconnu

"Aujourd'hui, plus de 30.000 personnes sont sous PrEP mais ce n'est pas suffisant pour casser les chaînes de nouvelles contaminations et faire baisser puis disparaître l'épidémie", a souligné le ministère de la Santé dans un communiqué.

Le président de l'association Aides, Aurélien Beaucamp, pense que cette démocratisation du traitement va changer la donne. "Nous allons pouvoir réduire les files d'attente et les demandes qui ne sont pas pourvues et avoir la possibilité de concerner d'autres professionnels de santé et pas uniquement les spécialistes, souligne-t-il. Ainsi, on s'adressera à d'autres publics puisque les médecins de ville sont souvent des médecins de famille. Cela permet aussi de parler de cet outil : malheureusement, pour l'instant, la PrEP n'est pas encore assez connue en France".

Une chute du dépistage depuis le Covid-19

Le constat est sans appel. "La crise sanitaire Covid-19 a mis en évidence la chute de l'activité de dépistage du VIH (-10%) et des IST (MST, ndlr) bactériennes (-6%) en 2020, et la diminution du recours à la PrEP", note le ministère de la Santé. Pourtant, il souligne que "le Covid-19 ne doit pas faire oublier les autres épidémies, à commencer par celle de VIH".

 

Les Éclaireuses

 

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