Vous pensiez que la contraception était seulement un problème de femme ? Vous vous mettez le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Dans un couple, il faut être (minimum) deux, il est donc normal de partager la charge de certaines choses. Si aux USA, les vasectomies sont en augmentations constantes depuis l'annulation de l'arrêt Roe v.Wade, les hommes Français ne sont pas non plus en reste. Ils sont même de plus en plus à faire le choix de la vasectomie.
En 2010, on comptabilisait 1940 vasectomies sur l'ensemble du territoire, mais en 2022, ce chiffre s'élève à 30 288. Une augmentation exponentielle donc, qui souligne une certaine évolution des mœurs sur la question. La stérilisation féminine étant - encore aujourd'hui - un parcours du combattant, la vasectomie est bien plus accessible et réversible, rien d'étonnant donc à ce qu'elle soit de plus en plus pratiquée.
C'est Epi-Phare qui a publié un vaste rapport sur la question le 12 février dernier. Cette étude a principalement pour but de comprendre le comportement des Français vis-à-vis du système de santé.
Des vasectomies plus fréquentes chez les jeunes hommes
En se penchant sur le rapport, on se rend compte que les vasectomies sont majoritairement pratiquées sur les jeunes hommes, peut-être les plus sensibilisés à la pression que subissent les femmes vis-à-vis de la contraception. À la différence des femmes, les hommes ont très peu de moyens de contraception à leur disposition. Le meilleur moyen de partager la charge contraceptive est soit d'utiliser un préservatif, soit d'opter pour une vasectomie (qui reste réversible).
Les chercheurs soulignent également l'aspect exceptionnel de cette évolution dans le milieu de la médecine. Noémie Roland, responsable de l'étude, ajoute même (dans LeMonde) que "des évolutions aussi rapides sont peu fréquentes en épidémiologie".
Quelles sont les motivations des hommes ?
S'il est évident que tous les hommes qui font le choix de la vasectomie ne le font pas pour les mêmes raisons, on retrouve cependant de nombreuses motivations communes dans le panel. Certains expriment leur volonté de soulager leur compagne, de limiter les risques de grossesse indésirable, de ne plus être dépendant du préservatif... Il semblerait qu'il y ait en réalité de nombreux avantages à limiter le risque, directement à sa source.
Il est évidemment pertinent de se demander s'il y a un lien entre les différents discours féministes de ces dernières années et la prise de conscience. De plus en plus d'hommes semblent effectivement être informés sur les questions qui entourent la contraception et sur l'impact (négatif) que les contraceptions hormonales peuvent avoir sur leur partenaire.
La vasectomie se présente donc comme une solution douce, qui permettrait à de nombreux couples de limiter la charge contraceptive. Rien d'étonnant donc, à ce qu'elle soit déjà largement pratiquée dans de nombreux comme les USA, l'Australie ou la Corée du Sud (ou plus d'une femme sur 10 compte sur son partenaire pour limiter le risque de grossesse).
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