Ce lundi 4 septembre, jour de rentrée des classes, était également marqué par la prise de parole du Président de la République. Menée par Hugo Décrypte, cette interview aspirait à faire le point avec le chef de l'État sur les sujets qui concernent majoritairement les jeunes. Pendant plus de 2 heures, journaliste et Président ont échangé sur de larges questions sociétales, mais pas que. Santé publique, santé mentale, crise climatique... Les grands enjeux de notre société ont été passés au peigne fin.
Divisée en 4 grandes thématiques, l'interview s'est majoritairement articulée autour des sujets liés à la santé mentale, à l'urgence écologique, à l'éducation et à la précarité des étudiants.
Si le président s'est félicité et a félicité son gouvernement sur de nombreuses prises de position - notamment celle de l'interdiction de l'abaya à l'école - de nombreux points sont restés en suspens. De grands changements sont encore à venir, notamment sur la question de la scolarité et de lutte contre la précarité des jeunes.
Voici les 3 grandes idées qu'il fallait retenir de cet échange.
La question de la tenue des femmes semble être une préoccupation majeure pour le gouvernement
Si depuis quelques semaines, la question de l'abaya fait largement débat sur la place médiatique, Hugo Travers n'a pas manqué - à juste titre - de rappeler au président de la république que l'année dernière, à la même date, c'était le débat autour du crop top à l'école qui avait animé la rentrée. Pour deux années consécutives donc, la question de la tenue des femmes semble être une préoccupation majeure pour le gouvernement. Si l'année dernière, le chef de l'État et le ministre de l'éducation avaient justifié l'interdiction du crop top en mettant en avant l'idée d'une "tenue républicaine", celle de l'abaya est justifiée par des questions de laïcité à l'école. Le Président a martelé l'importance du droit commun et de la laïcité dans l'éducation nationale, et c'est pour protéger cet aspect de l'école que le gouvernement se positionne aujourd'hui en faveur (ou en défaveur) de certaines marques d'appartenance à une religion ou une communauté.
Le problème sous-jacent reste cependant le même - laïcité ou non. Sous couvert de bienséance et de "l'acceptable", les tenues des jeunes filles sont une nouvelle fois passées au crible, ne leur laissant montrer ni trop, ni trop peu de peau.
Le débat s'est également ouvert sur la question de l'uniforme à l'école. Sur cette question, il semblerait que Gabriel Atal et Emmanuel Macron soient sur la même longueur d'onde et des expérimentations pourraient commencer dans certains établissements scolaires dès l'automne 2023.
La Santé mentale, qu'en est-il du bien-être des jeunes
Sujet central du quotidien de nombreux jeunes en France, la question de la santé mentale concerne aujourd'hui tout le monde. Selon Santé Public France, près d'1 jeune sur 5 est aujourd'hui en détresse psychologique. Depuis la fin de la crise du covid, les choses semblent s'être exceptionnellement accélérées sur les questions de santé mentale : on en parle plus et on est surtout beaucoup plus ouvert sur la question. Hugo Travers a cependant pointé un détail important - pour ne pas dire essentiel - de la situation actuelle en France : notre territoire manque cruellement de professionnels. On estime que dans l'hexagone, il y a un psy pour 15.000 étudiants, c'est 10 fois moins que les recommandations internationales.
Manifestement très au fait de la question de la santé mentale des jeunes c’est, selon le Président de la République, un des enjeux majeurs du gouvernement dans les années à venir. La question du nombre de professionnels de santé mentale est évidemment toujours d’actualité et, pour le gouvernement, le changement pourrait prendre un certain temps. Il semblerait que le gouvernement soit dans l’optique de mettre en place une stratégie claire sur la prise en charge des jeunes en détresse selon le modèle suivant : prendre conscience, prévenir et prendre en charge.
Précarité menstruelle : à quand les protections hygiéniques remboursées ?
La dernière idée à retenir de ce vaste entretien, c'est celui de la précarité menstruelle et de la difficulté que certaines femmes (et personnes ayant un utérus) éprouvent à acheter des protections périodiques. Entre 2021 et 2022, 2 fois plus de personnes ont avoué avoir du mal à finir les fins de mois et à s'offrir des produits d'hygiène de première nécessité.
Grande promesse de la dernière campagne du Président, les protections périodiques gratuites pour les femmes et personnes ayant un utérus de moins de 25 ans devraient être mises en place dans les pharmacies dès l'année 2024. S'en suivra la mise en place d'une plateforme en ligne en 2025 qui permettra de récupérer gratuitement des protections périodiques.
Si d'autres idées - comme l'encadrement du coût des transports ou l'augmentation des heures de sport à l'école - ont été évoquées, l'entretien s'est surtout articulé autour de joutes verbales entre le journaliste et le Président, tous deux ayant beaucoup de choses à dire. Si aucune idée majeure ne ressort effectivement de cet entretien, le Président a au moins pu faire sa rentrée d'une façon moins conventionnelle en ciblant directement une tranche de la population trop souvent oubliée dans les débats politiques. Un bon coup de com' donc, qui a également permis aux concernés de poser des questions directement au Président par le biais d'Hugo Travers.
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