Le 20 juin dernier, Santé Publique France dévoilait une vaste étude qui fait état de la santé mentale des enfants entre 6 et 11 ans en France. Les résultats sont relativement inquiétants Cette étude menée par Enabee a pour but de fournir une photographie précise des enfants scolarisés du CP au CM2.
Les chercheurs se sont basés sur la mesure de 3 troubles probables : émotionnels, oppositionnels ou de déficit de l'attention (TDAH). Les premiers résultats montrent clairement que 13% des enfants de 6 à 11 souffrent probablement de troubles liés à la santé mentale. C'est un enjeu majeur pour la France, car la proportion représente près d'un enfant sur 10 (soit 3 enfants en moyenne par classe) souffrant de troubles plus ou moins important reste préoccupante.
Des troubles mentaux particulièrement genrés
On trouve un découpage assez net dans la répartition des troubles en fonction des genres des enfants. Les petites filles semblent plus enclines à souffrir de troubles émotionnels, qui vont de l'anxiété de la séparation aux phobies, alors que les garçons souffrent plutôt de troubles du comportement (type TDAH) et ce, quel que soit le niveau scolaire ou le secteur de l'école.
Si d'autres données doivent encore être analysées, pour les chercheurs, il y aurait une véritable corrélation entre l'augmentation des troubles mentaux et la crise du Covid-19. Les confinements successifs ont manifestement laissé des traces dans l'esprit des enfants et ils se retrouvent, déjà à leur jeune âge, à devoir dealer avec des problèmes de santé mentale. Ce n'est en revanche qu'une hypothèse, car le manque de données sur un échantillon similaire avant la pandémie ne permet pas de faire état d'une réelle évolution.
Quelle est la suite de la démarche ?
Cette étude n'est que la première étape d'une étude de longue durée qui visera à évaluer l'évolution des indicateurs à travers le temps. On sait aujourd'hui que 13% des 6-11 ans souffrent probablement de troubles de la santé mentale en France. Ce relevé de données sera reconduit à intervalles réguliers afin d'évaluer l'évolution (ou non) des données.
Plus largement, cette étude a pour but de pousser les politiques à mettre des actions en place pour préserver autant que possible la santé mentale des enfants. Les adultes ont tendance à penser qu'un enfant de moins de 11 ans ne peut pas être déprimé, alors que dans les faits, les enfants sont tout aussi sensibles que les adultes et peuvent réellement souffrir de troubles sérieux influencés par des facteurs divers.
Ces données ont au moins le bénéfice d'alerter sur la situation actuelle en France. Les parents sont évidemment invités à être plus attentifs quant au comportement de leur enfant afin de déceler aussi tôt que possible les éventuels troubles.
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