Tout débute le 28 septembre dernier. Anna Toumazoff, activiste et influenceuse, partage une suite de tweets dans lesquels elle dénonce les pratiques du commissariat central de Montpellier : les plaintes des victimes de violences sexuelles ne seraient pas prises en charge, et leur parole sans cesse remise en cause.
À l'origine, c'est le témoignage d'une jeune montpelliéraine de 19 ans, victime d'un viol au début du mois de septembre, qui a mis le feu aux poudres. Elle y décrit des agents de police qui demandent aux victimes de détailler leurs tenues, leurs taux d'alcoolémie au moment des faits mais aussi de préciser notamment si pendant leur agression elles auraient joui.
Des centaines d'autres récits tout aussi violents
En moins de 24 heures, Anna Toumazoff a reçu des centaines et des centaines d'autres témoignages qui racontent des faits similaires, et ce, à travers tout le pays. Des menaces de mise en garde à vue aux accusations d'hystérie on comprend que c'est un incident qui est loin d'être isolé. Au contraire, c'est un phénomène global.
Au Commissariat Central de @montpellier_, on explique aux victimes de viol qu'une personne qui a bu est forcément consentante.
— Anna Toumazoff (@AnnaToumazoff) September 28, 2021
Le hashtag #DoublePeine est donc un appel national, un moyen de rallier les femmes qui ont non seulement été victimes de violences sexuelles mais qui en plus ont été victimes d'une mauvaise prise en charge de la police. Là aussi des centaines et des centaines de tweets qui racontent leurs expériences.
Je suis allée au commissariat deux fois car je me suis faite agressée dans mon foyer. Première plainte refusée « car les serveurs ne fonctionnent plus » seconde plainte refusée car il voulait finir à l’heure, alors que je suis arrivée 2h30 avant !! #DoublePeine
— . (@Maielyyy05) October 1, 2021
Mon tweet arrive un peu tardive mais il est pour ce policier qui me demandait pourquoi ne pas avoir quitter mon ex plus tôt quand il me battait et me violait… d’autant plus qu’il me demandait constamment si je disais réellement la vérité ? #doublepeine
— j’aime trop les ? ptn (@dxnotdisturb_) October 1, 2021
On m’a cuisiner pendant 1h à me demander si j’accusais pas mon prof pour avoir mon examen. J’ai supplié de le repasser si c’était ce qu’il fallait. #DoublePeine
— Kahina (@Kvhinv_) September 30, 2021
Quelle réponse de la Police ?
C'est via un communiqué de presse du préfet de l'Hérault que la police a répondu aux "accusations diffamatoires". D'après lui, le seul but de cette démarche est de pointer du doigt les forces de l'ordre et de distiller encore une fois de plus le sentiment anti-police. Mais pour Anna Toumazoff, cette déclaration n'est qu'un moyen de détourner l'attention du réel problème qui n'est pas tant les policiers mais leurs manquements.
Plus important encore, c'est une réaction nationale qui est attendue. "Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure de l'urgence et agissent concrètement." Pour rappel, le président Emmanuel Macron avait fait des violences contre les femmes l'un des grands axes de son quinquennat.
La lutte contre les #violences sexuelles, et plus généralement c/ les violences faites aux #femmes est un objectif prioritaire des pouvoirs publics
— Préfet de l'Hérault (@Prefet34) September 28, 2021
Le @Prefet34 condamne avec fermeté les propos diffamatoires tenus sur les réseaux sociaux qui discréditent l'action de @PoliceNat34 pic.twitter.com/rReepgf6J0
De son côté, le maire de Montpellier a assuré vouloir recevoir la jeune fille afin de lui apporter son soutien.
Je vais recevoir la jeune victime afin de l'écouter et de l'accompagner dans cette difficile épreuve avec mon adjointe à l'égalité et aux droits des femmes @NakibFatma.Nous restons solidaires auprès de toutes les femmes victimes de violences.https://t.co/lmUtjotFmy
— Michaël Delafosse (@MDelafosse) September 29, 2021
Les Éclaireuses,
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