Doit-on vraiment arrêter de porter des soutien-gorges ?

Comme toutes les jeunes filles, on a grandi. Et comme toutes les jeunes filles, on a vu notre corps se former. Au fil des années, on a assisté à des tas de rebondissements : notre poitrine s’est formée, nos hanches se sont élargies et notre taille s’est marquée… On a en vécu, avec notre silhouette, des aventures. De véritables montagnes russes.

Du coup, on a dû s’adapter. Et accueillir de nouveaux compagnons dans notre vie… Comme le soutien-gorge. Le truc, c’est que même en trouvant celui qui nous va comme un gant, on s’est toujours mieux senties sans… Alors on en a porté, porté et reporté. Et aujourd’hui, on apprend qu’on serait peut être mieux sans, finalement… Bref. Un vrai ex toxique, celui-là. Interrogé par le magazine ELLE, le docteur Jean-Denis Rouillon du CHU de Besançon nous explique pourquoi on ferait clairement mieux de passer à autre chose.

Avec ou sans soutien ?

C’est la question que l’on se pose. Le soutien-gorge a, comme toutes les tendances, traversé les modes et les époques. On l’a enlevé dans les 80s, remis dans les 90s, rembourré plus que jamais dans les 2000… Pour finalement, recommencer à l’enlever depuis quelques années. Mais au-delà de l’aspect esthétique et du regard des gens - qui est encore un tout autre sujet -, on se pose une question : qu’est-ce qui est réellement bon pour la santé de notre poitrine ? 

Une décision ferme

Jean-Denis Rouillon, qui a réalisé de nombreuses études sur le sujet, sait parfaitement y répondre. Il raconte ce à quoi il a assisté une fois que les femmes avec lesquelles il effectuait ses enquêtes ont arrêté de porte un soutien-gorge : "Au fil du temps, en prenant des mesures, j’ai pu constater que le mamelon remontait et que les seins avaient un aspect plus ferme. Les femmes se sentaient aussi plus à l’aise et avaient une meilleure posture. Mais ce ne sont que des résultats préliminaires. Il ne faut pas non plus s’emballer et jeter ses soutifs."

Ce phénomène, il l’explique très clairement : "L’anatomie du sein est encore peu connue. Mais l’idée, c’est qu’il n’est pas fixé en profondeur sur la cage thoracique. Il est en fait suspendu au niveau des clavicules grâce à un tissu fin. À cause du port du soutien-gorge, celui-ci finirait par s’étioler. Laisser la poitrine libre l’inciterait, au contraire, à se mettre en tension et à se renforcer." Voilà qui nous conforte dans notre envie de nous libérer de ce sous-vêtement… Si ce n’est pas déjà fait.

Un âge pour l’enlever

Alors évidemment, plus on se détache de - et on détache - notre soutien-gorge tard, moins le résultat est optimal. "Les seins commencent à vieillir dès 18 ans. Pour une femme de plus de 30-35 ans qui a eu des enfants ou présente un surpoids, c’est déjà trop tard.", détaille le médecin. Si l’on souhaite avoir une poitrine forte et robuste très rapidement, mieux vaut ne jamais commencer à en porter.

Néanmoins, Jean-Denis Rouillon prévient : il peut y avoir des exceptions, notamment chez les sportives. "La doyenne de mon étude, âgée de 60 ans, a vu beaucoup d’amélioration deux ans après avoir arrêté de mettre un soutien-gorge. En parallèle, elle s’était remise au karaté et à la course à pied. Or, l’activité physique aide, car elle nourrit les tissus et peut muscler le haut du corps.", termine-t-il. On sait ce qu’il nous reste à faire…

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