C'est un constat, parler des règles, aujourd'hui, en France, est encore trop tabou.
Si on s'en tient au dernier baromètre de l'association Règles élémentaires, une jeune fille sur trois a déjà été victime de discriminations au sujet de ses menstruations. Une fille sur deux a déjà manqué l'école en raison de ses règles, et enfin une femme sur trois s'est déjà absentée du travail.
Pour l'association féministe, c'est clair, il est temps de faire bouger les choses.
Un émoji pour briser le tabou des règles
Pour l'association, cet emoji imaginé par l'agence YZ devrait illustrer une culotte tachée de sang. À travers cette initiative qui a été déposée auprès de l'organisme Unicode en charge de valider les émoticônes, Règles élémentaires souhaitent surtout représenter les cycles féminins tels qu'ils sont vécus par les femmes.
Aujourd'hui, les règles sont représentées par des gouttes de sang et ne montrent pas l'entière réalité de ce que vivent 1,8 milliard de personnes sur Terre. Cette démarche a déjà été menée par l'association britannique Plan UK en 2017, elle devrait aider à déstigmatiser et déculpabiliser les femmes et jeunes filles dont 1 sur 3 aurait déjà subi des discriminations liées à ses règles.
"Les règles ne sont pas sales"
L'association Règles élémentaires lutte depuis six ans contre la précarité menstruelle en collectant et en redistribuant des protections hygiéniques à des femmes dans le besoin. Elle va également dans des collèges et lycées pour briser ce tabou autour des menstruations. Mais cette fois-ci, l'association veut taper encore plus fort.
"Il faut vraiment en finir avec l'invisibilisation des règles" estime Maud, directrice de Règles élémentaires. "On recense plus de 3 000 expressions pour parler des règles ou plutôt pour ne pas en parler (les Anglais débarquent, les ragnagnas,...). Nous, on pense qu'il faut mettre les vrais mots au bon endroit. Les règles ne sont pas sales, les règles ne sont pas taboues, les règles sont naturelles et les règles ont aussi des conséquences sur la vie des femmes. Et il ne faut pas l'oublier. Donc aujourd'hui, ce qu'on veut, c'est parler des règles, inviter les gens à en parler dans leur famille, auprès de leurs amis, au travail, à l'école, pour que les conséquences sur la vie de millions de personnes en France ne soient plus aussi insupportables."
Cet emoji a été testé auprès de quatre étudiants en lettres, Zoé, Elise, Mathias et Alexandre. "Ça permet de mettre une image concrète sur quelque chose qui est encore tabou." "Est-ce que ça fera évoluer les mentalités ?" s'interrogent-ils. "Tout dépend ce que font les jeunes utilisateurs de cet émoji."
Pour soutenir cette initiative, l'association Règles élémentaires a lancé une pétition.
Enjoy,
Les Éclaireuses
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