Entre 28 et 32 ans, on a souvent l’impression de passer son printemps et son été à aller de mariage en mariage. Mais, la dernière étude de l’Insee nous montre que notre génération se marie moins et surtout plus tard ! De plus en plus de jeunes femmes repoussent cette étape importante jusqu'à l'âge de 30 ans, voire au-delà. Pourquoi cette tendance est-elle devenue si répandue ?
Quel est l'âge moyen du mariage en France ?
Selon les données de l'Insee (2024), l'âge moyen des femmes au moment du mariage est en augmentation constante depuis 10 ans. En 2022, il était de 37,3 ans en moyenne, tandis que celui des hommes était de 39,8 ans. À noter, en plus, que 35 % des femmes se marient avant l'âge de 30 ans, contre seulement 26 % des hommes.
Quel est l'âge idéal pour se marier ?
La question a été posée très sérieusement par des chercheurs américains, Brian Christian et Brian Griffiths, selon la théorie des 37%. Cette théorie établit qu'il faut prendre des décisions lorsqu'on est à 37% de ses capacités. Il s'agit donc de ne pas se marier trop tôt, mais pas trop tard non plus. En partant du principe qu'on cherche un partenaire de vie entre 18 et 40 ans, l'âge idéal pour se marier selon eux, serait 26 ans. Bon, à prendre avec des pincettes quand même, ça ne reste qu'une théorie !
Pourquoi les femmes se marient plus tard ?
Cette tendance à repousser le mariage plus tard dans la vie s'explique par plusieurs facteurs. Et non, ce n’est pas seulement le fait que les millennials font – ou ont fait – des études plus longues. Ou parce qu’on ne tombe pas amoureuse qu’une seule fois dans sa vie.
D’abord, il y a eu le mouvement d’émancipation des femmes est passé par là. Avant 1965, les femmes n’avaient pas le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari. Et c’est seulement en 1966 qu’elles ont eu le droit de travailler sans demander l’autorisation au préalable à leur mari. Bien qu’on soit encore loin de l’égalité salariale, les femmes sont beaucoup plus indépendantes que leurs mères et leurs grands-mères, financièrement et professionnellement. Elles poursuivent leurs études, construisent leur carrière et aspirent à une vie pleine de réalisations personnelles avant de s'engager dans une relation conjugale.
Une autre raison de ce report du mariage réside dans l'évolution des attentes en matière de relations amoureuses. Esther Perel, une papesse des relations amoureuses aux US, souligne que les gens recherchent désormais des connexions plus profondes et significatives dans leurs relations. Le mariage n'est plus considéré comme la seule voie vers le bonheur et l'épanouissement personnel, et ce changement est plus particulièrement reflété sur les femmes que sur les hommes. Comme c’est une norme sociale moins prégnante, les individus vont accorder plus d’importance à la compatibilité, à l’entente et à une vision commune de l’avenir. Nous prenons plus le temps de réfléchir pour choisir un partenaire et nous marier et donc, nous nous marions plus tard.
En plus de cela, l’émergence du développement personnel joue également sur la place du mariage dans la vie des femmes - et des millennials en général. L’épanouissement des femmes va bien au-delà du cercle privé : on s’épanouit également par le travail, par sa vie sociale, ses hobbies et ses amis. On attend donc d’être bien dans ses baskets dans tous les aspects de sa vie, et on retarde l’âge du mariage. Une étude a d’ailleurs démontré que les femmes qui réussissent professionnellement sont plus exigeantes dans la recherche d’un ou d’une partenaire. La question d’avoir des enfants se pose réellement, alors que c’était un passage presque obligé pour nos grands-mères, et le mariage n’est plus nécessairement un préalable au fait de fonder une famille.
Finalement, c’est le reflet d’une évolution plus large de l’institution du mariage
Bref, se marier à l'âge de 30 ans est devenu la nouvelle norme pour de nombreuses femmes, reflétant une évolution des attentes sociales et des valeurs personnelles. Et cela s’inscrit dans un mouvement plus large d’évolution de l’institution du mariage et de la manière dont la société aborde la vie de couple.
D’abord, la vie de couple n’est plus une fin en soi : de plus en plus de personnes choisissent de ne pas arbitrer en célibat et relations et misent sur le “céli-couple”. Il s’agit de personnes qui ont déjà testé le modèle du couple traditionnel, qui n’en sont pas satisfaits mais qui ont un partenaire privilégié. D’autres, qui ont du mal à dormir en couple, choisissent le “Sleep Divorce” et font chambre à part.
Un autre exemple : garder son nom de naissance après un mariage. C’est une pratique de plus en plus répandue. Cette tendance, qui a gagné en popularité depuis les mouvements féministes des années 1970 et 1980, symbolise l'importance de l'individualité dans le mariage. Et n’oublions pas que les hommes aussi peuvent prendre le nom de leurs femmes !
En définitive, se marier à 30 ans est devenu le nouveau normal dans une société en constante évolution, où les individus ont plus de liberté et de choix que jamais auparavant. Cette tendance reflète un changement profond dans les attentes sociales liées à la famille et à la vie de couple, et des nouvelles pratiques relationnelles.
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