La Génération Z opte de plus en plus pour la contraception naturelle

Alice Legrand 07 mai 2024

Depuis l’invention de la pilule contraceptive en 1956, les progrès n’ont cessé concernant les modes de contraceptions fiables (pilules microdosées, implant, dispositifs intra-utérins (DIU)…). Mais depuis quelques années, on assiste à un retour en force des méthodes dites « naturelles », surtout auprès des jeunes.

L’invention de la pilule contraceptive a drastiquement modifié la sexualité des Français. Conçue à partir d'hormones de synthèse, elle a tout de suite connu un grand succès : elle a permis la libération sexuelle, offrant un contrôle aux femmes sur leur fertilité, permettant de séparer sexualité et procréation. Cela a permis aux femmes de ne pas endosser uniquement un rôle de mère très jeune, mais aussi de s’épanouir dans leur vie de femme, en continuant leurs études, en ayant une carrière et en achevant des objectifs personnels avant de fonder une famille. Fini le mythe de la Trad Wife !

Ensuite, ce sont d’autres types de contraception qui se sont développés, avec le stérilet (ou dispositif intra-utérin), l’implant sous-cutané, l’anneau vaginal, le patch, etc. Le but ? Pouvoir convenir à un maximum de femmes. Mais toutes ces méthodes (hormis le DIU en cuivre), contiennent des hormones. Et c’est bien connu, les hormones synthétiques, c’est mauvais pour la santé ! Les jeunes en prennent de plus en plus conscience et favorisent les contraceptions naturelles.

Il y a plusieurs raisons : éviter la prise d’hormones (et donc les effets secondaires) mais aussi être davantage à l’écoute de son corps. Aussi, tout le monde n’opte pas pour ces méthodes par choix : les femmes en condition de précarité y ont plus facilement recours car les prix d’une consultation et d’un contraceptif ne sont pas toujours remboursés. La contraception masculine reste quant à elle très marginale, bien que de nombreuses recherches soient effectuées pour essayer de répartir au mieux la charge contraceptive entre les hommes et les femmes.

C’est quoi, une contraception naturelle ?

La méthode naturelle la plus répandue est le retrait, soit retirer le pénis du vagin avant l'éjaculation. De nombreuses femmes utilisent aussi la méthode du calendrier, qui consiste à établir une période d’abstinence en suivant avec précision son cycle menstruel et ses périodes de fertilité. Cela ne fonctionne évidemment pas si vous avez un cycle irrégulier.

La méthode de la température consiste à prendre sa température corporelle (qui augmente de 0,5°C juste après l’ovulation) tous les matins pour suivre son cycle hormonal. D’autres choisissent d'observer la glaire cervicale (soit les sécrétions vaginales) qui change selon la période d’ovulation et de fécondité.

La contraception naturelle, c’est fiable ?

Malheureusement, la fiabilité de ces méthodes est moindre : le risque de grossesse reste important. Avec la méthode du retrait par exemple, il ne faut pas oublier qu'il y a des spermatozoïdes présents dans le liquide préséminal (avant l’éjaculation). Pour les autres méthodes, il faut être très méthodique et avoir un cycle régulier. Aussi, seul le préservatif permet de protéger contre les infections sexuellement transmissibles.

Pourquoi les jeunes se tournent vers ce type de contraceptions naturelles ?

Selon une étude néerlandaise publiée en début d’année14% des femmes âgées de 18 à 30 ans ayant eu un rapport hétérosexuel en 2023 ont eu recours à la contraception naturelle. Élise*, 24 ans, nous explique : "Après de nombreux essais, aucune pilule ne me convenait. Avec mon copain, nous avons réessayé l’usage de préservatifs, mais c’est très cher et peu pratique : nous avons donc décidé d’opter pour la technique du retrait, qui nous semble assez fiable."

Avec les réseaux sociaux, nombreuses sont les femmes à partager leur expérience, donnant envie à d’autres qui se reconnaissent dans leur discours d’opter pour des méthodes similaires. Si chacun est libre de faire ce qu’il souhaite, il est important de mettre en garde pour agir en connaissance de cause : les méthodes naturelles s’accompagnent d’un risque plus élevé de grossesse qu’avec une méthode classique. Elles sont donc à utiliser seulement si vous pouvez vous permettre d’avoir une grossesse non désirée : le risque est trop élevé. Si vous souhaitez une contraception fiable sans hormones, vous pouvez opter pour un stérilet (DIU) au cuivre, dont l’oxydation du métal neutralise les spermatozoïdes.

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*: le prénom a été modifié.

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