Déprime passagère juste avant les vacances, qu'est-ce que le blues estival ?

Noa Gonzo Rombo 21 juin 2022

À l'approche de l'été, il se peut que votre humeur ne soit pas totalement à la fête et c'est normal... Vous faites peut-être un coup de blues estival.

Les températures caniculaires de ces derniers jours vous ont plongé dans une angoisse profonde. Pas parce que vous étiez en train de suffoquer dans votre appartement ou que vous n'aviez pas obtenu votre corps de rêve (pour rappel, votre corps, tel qu'il est, est un corps de rêve), mais plutôt parce que d'un coup, vous vous êtes rendu compte que vous n'aviez pas du tout hâte d'être en été. Vous ne ressentez pas cette euphorie qui s'empare du reste du monde quand l'été arrive. Les journées plus longues, le soleil qui tape sans arrêt, cette maudite injonction à un corps lisse, sans poil et cellulite. Non, vous préférez largement les journées pluvieuses d'automne où l'on s'emmitoufle volontiers sous des couches et des couches de vêtements.

L'été vous déprime et, aussi dingue que cela puisse paraître, c'est normal, vous n'êtes pas la seule. On vous explique pourquoi.

Les Éclaireuses

Le blues estival, une dépression saisonnière comme une autre finalement

On a l'habitude d'entendre parler de dépression saisonnière au mois de novembre, quand les jours deviennent courts et que la nuit, le froid, l'humidité semblent nous coller aux basques. Mais quand on y réfléchit bien, la saison estivale est aussi truffée de déclencheurs dépressifs. Imaginez vivre la période la plus difficile de votre vie, alors que le reste de la planète n'a qu'une idée en tête : l'apéro.

Les symptômes d'une dépression saisonnière estivale sont assez faciles à reconnaître : irritabilité, insomnie, agitation constante et une perte d’appétit, là où en hiver, la dépression est principalement caractérisée par une léthargie assez forte, un manque total de dynamisme et enfin un comportement alimentaire proche de l'orgie.

Parmi les autres déclencheurs de cette dépression estivale, on compte aussi le soleil et la chaleur. Ils rendraient les personnes atteintes de ce trouble très irritables. Les dérèglements hormonaux liés au changement de température et d'ensoleillement ainsi que le pollen peuvent aussi avoir des répercussions assez fortes sur l'humeur des personnes.

La pression sociale à l'origine de ce blues estival ?

Lorsque l'on creuse un peu, on se rend compte que l'été est une période de l'année assez difficile. En plus d'avoir un corps de rêve, il faut des vacances de rêve, dans un pays à l'autre bout de la Terre. Cette pression malsaine peut engendrer un stress extrême qui se traduit par des épisodes dépressifs.

Si vous travaillez, vous savez que l'été est souvent une période où les effectifs sont réduits, ce qui signifie plus de travail pour ceux qui restent et une nouvelle angoisse à gérer. Le Dr Norman Rosenthal déclare d'ailleurs "Vous vous sentez vraiment comme un étranger. Se sentir isolé et exclu est un stress majeur".

Mais parlons de cet impératif du corps parfait sur les plages qui nous hante depuis la plus tendre enfance : bien que les mouvements body positive soient de plus en plus présents, il faut avouer que les regards sont pour certain(e)s toujours aussi difficiles à supporter et peuvent être aussi source d'angoisse (et donc mener à une dépression). Et c'est sans parler de ces gros relous qui s’affolent à la moindre cuisse et ne peuvent s'empêcher de laisser ressortir leur nature de harceleurs.

Enfin, l'été est souvent décrit comme LA saison des rencontres. Il suffit donc que vous ayez des difficultés dans cet aspect de votre vie pour vous plonger dans un état dépressif.

En somme, si l’arrivée de l’été est parfois redoutée, c’est parce qu’elle confronte les envies et la réalité dans tous les aspects de la vie.

Comment ne pas se laisser submerger par ce mal-être ensoleillé ?

Scientifiquement, la dépression saisonnière estivale ne s'explique toujours pas, même si de nombreuses études à ce sujet ont été menées. En revanche, pour vivre un été relativement calme et sans stress on vous dévoile 3 solutions : commencez par prendre des douches fraîches, allumez la climatisation, le ventilateur, buvez des bouteilles d'eau fraîches régulièrement, ayez de faibles doses de mélatonine pour rétablir le rythme de l’horloge interne. Dans les cas les plus graves, les antidépresseurs prescrits par un médecin restent la seule solution.

Mais avant, vous pouvez vous tourner vers la psychothérapie qui peut donner de bons résultats dans ce type de dépression. 

Inspirez, expirez et tout va bien se passer !

 

 

Tags : société, santé, psychologie

Noa Gonzo Rombo
Rédactrice Bien-Être

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