TikTok est une plateforme où fleurissent chaque jour de nouvelles tendances, parfois divertissantes, comme avec le #GenerationChallenge qui met en lumière avec humour les différences entre les générations. C'est aussi le cas du "Girlfriend Effect", qui montre l'effet (positif) que les femmes ont eu sur leur copain.
Mais le réseau social chinois peut être aussi un outil de liberté d'expression lorsqu'on veut montrer son point de vue ou dénoncer. C'est le cas de cette femme qui glamourise le mode de vie traditionnel des femmes au foyer, ou de cette femme qui explique pousser des cris d'oiseaux pour éloigner les harceleurs de rue. On peut également penser à cette mère qui montre la façon un peu spéciale dont elle éduque son fils pour qu'il devienne un homme bien.
Ce qui est sûr, c'est que la plateforme, très populaire auprès des jeunes (et de plus en plus auprès des parents), révèle souvent des tendances originales. Récemment, une nouvelle tendance lancée par ceux-ci met en scène leurs enfants en train de dire des gros mots. Et ça pose évidemment des questions sur l'impact que cela peut avoir pour les enfants.
Laisser son enfant dire des gros mots sans le gronder, la nouvelle tendance TikTok
Quand on regarde les vidéos regroupées on voit des parents expliquer à leurs enfants, qui semblent tous être âgé de moins de sept ans, qu'ils ont une minute pour dire le plus de gros mots possibles. Et bonne nouvelle : ils peuvent dire tout ça sans risquer de punition, puisque l'adulte sort de la pièce !
@famillelegoy trend des gros mots #grosmots #contente #mortderire #humour #drole #fyp ♬ son original - Allison Legoy
Les réactions des enfants sont multiples : certains sont amusés, d'autres surpris, d'autres ont peur de faire une bêtise... Quand ils commencent à lister les gros mots, ils sont nombreux à chuchoter. Les gros mots les plus fréquents sont "merde et "putain", sûrement parce que ce sont ceux que prononcent le plus les parents.
Cette trend pose problème dans l'éducation des enfants
Le HuffPost a interrogé la présidente de l'association La Voix de l’Enfant, Martine Brousse, qui explique que ces vidéos sont "une manipulation et une utilisation de l’enfant par les parents" et se demande même si ce n'est pas une façon de lui porter atteinte. En effet, exiger d'un enfant qu'il transgresse les règles habituellement imposées juste pour le filmer peut entraîner une incompréhension de sa part.
Virginie Piccardi, psychologue spécialisée en psychologie de l’enfant, explique que ce défi "lui impulse l’idée qu’on ne se montre pas comme d’habitude sur les réseaux sociaux". Cela peut aussi conduire à une perte de repères pour l'enfant, et peut-être même une baisse d'autorité la prochaine fois que les parents demanderont quelque chose : "La dernière fois tu m'avais laissé dire des gros mots !"
Évidemment, le problème se pose aussi concernant l'image des enfants que l'on rend accessible à tous. Peu importe le sujet, exposer ses enfants à des inconnus sur internet, ce n'est jamais une bonne idée quand on sait que 50% des contenus partagés sur des forums pédopornographiques ont été récupérés directement sur des comptes de parents. Le nombre de pédocriminels qui rode sur les réseaux sociaux, les sites pour ados et même Vinted est énorme ! Alors attention avec ce que vous partagez sur internet.
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