Cette nouvelle application ultra-tendance présente d'importants dangers...

Marie Ordioni 17 octobre 2023

Depuis quelques semaines, tous les feeds de nos réseaux sociaux sont remplis de portraits tout droit sortis d'albums scolaires américains des années 90. Très marrant... Mais très risqué.

Il n’en faut pas beaucoup pour lancer une trend. À vrai dire, une personne influente - qu’il s’agisse d’une star ou d’un créateur de contenu - suffit à créer un raz de marée sur TikTok, Instagram ou encore, X. Look, pièce, maquillage, danse ou encore, coiffure, quoi qu’ils fassent, on a au moins la curiosité de se renseigner plus profondément sur le sujet.

C’est ce qu’il se passe depuis quelques semaines avec Epik Yearbook. Cette application payante, créée par la société sud-coréenne Snow Corporation, qui génère des portraits aux allures des années 90 sur la base de photos fournies par nos soins, a littéralement envahi nos feeds. Laura Felpin, Iris Mittenaere, Natoo… Toutes nos célérités ont déjà succombé à la tentation de se voir projeter à la fin du siècle dernier.

Rien de très méchant, au premier abord. Pourtant, lorsqu’on creuse un petit peu, on s’aperçoit que cette intelligente artificielle présente d’importants dangers… Focus.

 
 
 
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L’Epik Yearook mania

Après la folie de FaceApp et son incroyable capacité à nous prédire nos visages dans l’avenir, voilà qu’EPIK - AI Photo Editor lui vole la vedette. Son concept est très simple : sur la base de clichés de nous - ou de nos amis, par exemple -, elle nous fond dans un décor d’annuaire scolaire à l’américaine, et nous propose plusieurs versions de nous dans les Nineties. Du look hip-hop au mood Britney, en passant par le.la petit.e élève modèl.e, tout y est.

 
 
 
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Bien que téléchargeable gratuitement - malin ! -, chaque album généré est facturé 6,99 €. Un prix très élevé, mais qui ne freine visiblement pas ses utilisateurs, puisque l’application a déjà été téléchargée plus de 50 millions de fois… Et ses créations ont littéralement envahi nos réseaux sociaux.

Un danger pour les données

Mais derrière cette tendance se cachent évidemment des risques au niveau de la sécurité. En effet, la politique de confidentialité de l’intelligence artificielle Yearbook AI est extrêmement flou. On ne sait ainsi absolument pas la manière dont sont utilisées les données récoltées au moment de l’inscription et sur les clichés. "Ils collectent absolument tout, même des informations sur les autres photos que tu as sur ton téléphone." explique Luc Lefevre, spécialiste en cybersécurité, à Radio Canada. Il met également en évidence le fait qu’Epik ait été créée en Asie, continent où les lois concernant les données biométriques sont très légères.

Sur Twitter, on voit clairement de clans se dessiner : les personnes qui préviennent de ces risques… Et les autres, qui continuent à poster des portraits d’eux en pom-pom girl ou quarterback. "Les gens qui payent pour entraîner des intelligences artificielles avec leurs photos... C'est mal. Il y a de sérieux problèmes juridiques et éthiques. L'IA plagie les artistes et fait perdre leur travail aux gens. Tout le monde fait tourner de fausses images pour tromper les internautes, et cette technologie s'améliore à cause de votre mode des photos de classe.", s’insurge l'actrice et productrice Franchesca Ramsey sur son compte.

Enfin, il est important de préciser que l’application ne permet en aucun cas la suppression des données personnelles déjà partagées. Pas de retour en arrière possible, donc… De quoi réfléchir à deux fois avant de suivre la tendance.

 

Tags : réseaux sociaux, Application, Tendance

Marie Ordioni
Rédactrice

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