Depuis l'interdiction de l'avortement au Texas, 26 313 grossesses après viol ont été décomptées

Alice Legrand 26 janvier 2024

Ce chiffre alarmant a été publié hier dans le Journal de l'association médicale américaine. Au total, dans les États interdisant l'avortement, ce seraient plus de 64 000 grossesses qui aurait eu lieu à la suite de viols.

64 565 grossesses. En l'espace de 16 mois.

Dans l'ensemble des 14 États américains où l'IVG est interdite, 64 565 grossesses ont eu lieu après un viol. Au Texas, l'État en tête du podium, le chiffre est de 26 313 grossesses. L'étude a été publiée dans le Journal de l'association médicale américaine et a été menée par Cambridge University, UCLA San Francisco, Hunter College et le planning familial.

Ce chiffre tombe à l'heure où en France, le débat est actif concernant l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, notamment après l'opposition de Gérard Larcher (président Les républicains du Sénat). Et ça fait froid dans le dos.

L'arrêt de Roe v. Wade avait fixé le cadre légal de l'IVG en 1973 aux États-Unis

L'arrêt Roe v. Wade est une décision historique de la Cour suprême des États-Unis. Rendu en 1973, l'arrêt a établi le cadre légal pour l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux États-Unis, influençant profondément le débat sur le droit à l'avortement dans le pays.

Plus précisément, il indique que les lois qui interdisent ou restreignent le manière significative l'accès à l'avortement sont inconstitutionnelles. Mais en juin 2022, c'est un grand pas en arrière qui est fait : la Cour suprême annule cet arrêt, permettant à chaque État de décider de l'autorisation ou de l'interdiction de l'IVG sur son territoire. Cette terrible décision avait entraîné une vague de protestations dans le monde entier.

Une interdiction d'avoir recourt à l'IVG qui a des conséquences terribles

Depuis la décision de la Cour suprême en 2022, dans les 14 États qui ont décidé d'interdire la pratique de l'IVG, les droits des femmes n'ont fait que se réduire. Beaucoup de femmes ont dû se déplacer dans des États voisins afin de pratiquer un avortement, tandis que celles qui n'en avaient pas les moyens ont parfois mis leur vie en danger, en utilisant des méthodes illégales et dangereuses pour interrompre leur grossesse. D'autres ont dû accueillir un bébé alors qu'elles n'en avaient pas les capacités, les moyens financiers ou encore l'accompagnement et l'entourage nécessaire.

Le pire reste encore les victimes de viols, qui tombent enceintes après une agression sans pouvoir disposer de leur corps afin de ne pas donner naissance à l'enfant de leur agresseur. C'est une double peine qui s'abat sur elles. Et le chiffre de 64 565 grossesses sous-estimerait probablement la réalité, d'après les chercheurs de l'étude.

Sur les 14 pays qui interdisent l'accès à l'IVG, neuf l'interdisent totalement, même en cas de viol ou d'inceste. Mais d'après le journal américain, dans les cinq États qui le "permettent", il n'y a eu que dix IVG autorisées chaque mois, alors que les crimes sexuels en entraînent évidemment beaucoup plus.

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