286 ans, c’est le temps qu’il faudra pour accéder à l’égalité entre les femmes et les hommes

Pauline Masotta 13 septembre 2022

L’égalité, c’est maintenant ? Si 286 années vous semblent être proches de "maintenant", alors oui.

C’est un rapport édifiant publié le 7 septembre. 286 ans, c’est le temps qu’il faudra pour parvenir à une réelle égalité femmes/hommes "au rythme actuel des progrès", selon l’Organisation des Nations unies. Lacunes judiciaires, lois discriminatoires, difficultés d’accès aux postes à responsabilités, voilà, entre autres, ce qui nous fait stagner. Et la récente situation n’a rien arrangé et serait d’ailleurs responsable de ce délai.

De nombreux paramètres aggravants

Ainsi, il faudra attendre "140 ans pour que les femmes soient représentées sur un pied d'égalité dans des positions de pouvoir et de leadership sur le lieu de travail, et au moins 40 ans pour qu'une représentation égale dans les parlements nationaux soit atteinte". Nous sommes donc bien loin de l’objectif de parvenir à une égalité des sexes d’ici à 2030 comme prévu initialement.

"La pandémie de Covid-19 et ses séquelles, les conflits violents, les changements climatiques et les attitudes négatives à propos de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes aggravent davantage les disparités entre les sexes", expliquent l’ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies (DAES).

La guerre en Ukraine connaît également des effets néfastes quant aux conditions de vie des femmes. "L’invasion de l’Ukraine et la guerre en cours dans ce pays aggravent l’insécurité alimentaire et la faim davantage, en particulier chez les femmes et les enfants, en limitant l’approvisionnement en blé, en engrais et en combustible, et en alimentant l’inflation", s’inquiètent les deux organismes onusiens. Ainsi, "en 2021, environ 38 % des ménages dirigés par des femmes dans les zones touchées par la guerre ont subi une insécurité alimentaire modérée ou grave, contre 20 % des ménages dirigés par des hommes", note l’organisation.

Le fléau de la pauvreté

"Il est essentiel que nous nous rassemblions maintenant pour investir en faveur des femmes et des filles afin de reprendre et d’accélérer les progrès à accomplir", a déclaré Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes.

Et c’est peu dire... Les chercheurs considèrent qu’à la fin de l’année, environ 383 millions de femmes et de jeunes filles se trouveront dans une extrême pauvreté. Celles-ci devront vivre avec moins de 1,90 dollar par jour. Une situation qui concerne 368 millions d’hommes et de garçons. "Les données montrent indéniablement des régressions dans leur vie, qu’aggrave la crise mondiale – que ce soit en matière de revenus, de sécurité, d’éducation ou de santé. Plus nous prendrons du temps pour inverser cette tendance, plus le coût s’accroîtra pour nous toutes et tous."

"Sans une action rapide, les systèmes juridiques qui ne permettent pas d’interdire la violence à l’égard des femmes, ne protègent pas les droits des femmes dans le mariage et la famille – par exemple en refusant aux femmes le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants ou d’hériter – ne leur assurent pas un salaire et des avantages égaux au travail, ne garantissent pas l’égalité des droits des femmes en matière de propriété et de contrôle foncier pourraient se perpétuer pendant des générations à venir ", note le communiqué.

Ainsi, sans prise de conscience et mise en place de mesures sérieuses, l'égalité femmes/hommes a de grandes chances de rester à l'état de fantasme sur l'ensemble de la planète. 

Les Éclaireuses

 

 

 

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