Quelques mois après le début de la campagne vaccinale contre le Covid-19, la cadence ralentit. Un ralentissement qui commence à préoccuper le gouvernement, qui craint de ne pouvoir atteindre les objectifs qu’il a fixés.

Le nombre de primo vaccinés chute

La vaccination bat toujours son plein. Cependant, alors que le nombre d'injections de deuxième dose resté élevé, le nombre de primo vaccinés ne cesse de diminuer, plus de 400 000 par jour début juin, à peine plus de 200 000 cette semaine. "C’est trop peu, on a fait beaucoup mieux, on doit faire beaucoup mieux", a déploré le Premier ministre, Jean Castex, jeudi 24 juin, lors d’un déplacement dans les Landes, où le variant Delta provoque un premier rebond épidémique.

La vaccination "doit désormais progresser chez les plus jeunes"

Le manque d’engouement observé ces derniers jours pour la vaccination pousse l’exécutif à faire quelques rappels. "Nous devons accélérer, encore", a tweeté Emmanuel Macron, appelant tous ceux "qui ne sont pas encore vaccinés à prendre rendez-vous".

"Ayez peur du virus, n’ayez surtout pas peur du vaccin. Le vaccin, c’est pour votre santé, votre sécurité [et] votre liberté", a lancé M. Castex. La vaccination "doit désormais progresser chez les plus jeunes", incités à décrocher ce "sésame" qui "permet d’aller dans les lieux de culture, les lieux sportifs [et] de se déplacer à l’étranger", a-t-il ajouté.

Un plan d'action renforcé

Pendant les vacances, les autorités sanitaires vont multiplier les initiatives pour aller chercher les indécis et les récalcitrants. L’Assurance maladie va ainsi étendre ses campagnes d'appels et de textos, jusqu’ici ciblées sur les plus âgés, aux assurés souffrant de comorbidités et aux bénéficiaires de la "complémentaire santé solidaire".

En parallèle, les médecins libéraux recevront, la semaine prochaine, la liste de leurs patients non vaccinés et la Sécurité sociale renforcera ses partenariats avec les associations de malades chroniques et les centres de distribution alimentaire.
Les agences régionales de santé (ARS) vont également pousser le feu, comme en Île-de-France, où des "opérations spéciales" sont programmées dans des espaces très fréquentés, mais aussi auprès de "populations particulières" (étudiants, femmes enceintes, chauffeurs livreurs) ou des "publics précaires" (travailleurs migrants, bidonvilles).

Des efforts qui pourraient s’avérer insuffisants : avec un variant Delta 50 % à 80 % plus contagieux que la souche Alpha actuellement dominante, le biologiste Samuel Alizon estime qu’il faudrait "plus de 80 % de vaccinés", soit environ 55 millions de personnes, pour atteindre l’immunité collective. L’épidémiologiste Pascal Crépey évalue, pour sa part, le seuil à "85 % de personnes immunisées pour que l’épidémie s’arrête" et redoute une rentrée périlleuse.

Les Éclaireuses

Crédits : LUDOVIC MARIN / AFP

 

 

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