D'une envergure impressionnante, parfois terrifiante, le lion attise la curiosité des touristes, désirant les caresser, ou pire, les chasser. Le domaine très attractif va pourtant faire l'objet d'une réforme. Ce dimanche 2 mai, le pays a annoncé son intention d'interdire l'élevage de lions en captivité, que ce soit aux fins de chasse ou pour permettre aux touristes de caresser des lionceaux.

Prise suite aux recommandations d'une commission chargée par le gouvernement de se pencher sur les règles encadrant la chasse, le commerce et la captivité des lions, éléphants, rhinocéros et léopards, elle a pour objectif de promouvoir une image plus "authentique" du pays. La commission dit que "nous devons cesser et faire marche arrière sur la domestication et l’élevage en captivité des lions", a expliqué Barbara Creecy, la ministre sud-africaine de l'Environnement, lors d’une conférence de presse. La commission demande que la mesure soit "prise immédiatement pour faire cesser les interactions entre les touristes et les lions en captivité", a-t-elle poursuivi.

Une décision courageuse

La décision, qui doit être traduite dans une loi, va probablement susciter l’opposition du très lucratif secteur de l’élevage des lions. Selon les estimations d’associations, en Afrique du Sud, près de 8000 à 12000 lions sont élevés pour la chasse en enclos, le commerce des os, le tourisme ou les recherches scientifiques. A contrario, seulement 3500 lions vivent à l’état sauvage dans le pays, selon l’ONG Endangered Wildlife Trust, basée en Afrique du Sud.

Sujet controversé depuis longtemps dans le pays, la chasse de lions élevés en captivité a déjà fait l'objet de campagnes pour interdire l'importation des trophées de lions, campagnes qui ont recueilli un soutien croissant aux États-Unis, en Australie et dans plusieurs pays d’Europe ces dernières années.

Toutefois, "la chasse légale et encadrée d’espèces emblématiques permise par le cadre réglementaire continuera d’être autorisée", a souligné la ministre. Pour l'ONG internationale World Animal Protection, c'est une décision courageuse, une victoire pour la faune sauvage" qui va permettre que "les lions restent dans le milieu auquel ils appartiennent : la nature", a estimé Edith Kabesiime, chargée de campagne Afrique de l’ONG.

Dans ce même sillon, la commission a également recommandé la suppression progressive de l’élevage en captivité des rhinocéros et d’étudier les options sur la future utilisation des stocks de cornes de rhinocéros, dont le commerce fait l’objet d’un moratoire depuis 1977.

Les Éclaireuses

 

 

 

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