Le vent tourne... 

Sentez-vous ce petit air de fraîcheur ? La météo mode est formelle ! C'est la tornade responsable qui va envahir la fashion sphère. Alors, mieux vaut se préparer pour éviter de s'enrhumer et de finir avec une fièvre acheteuse tout sauf saine, tant pour notre compte en banque que pour notre planète.

Seconde industrie la plus polluante après l'industrie pétrolière, la mode a créé un ouragan de problèmes pour notre planète Terre. 

Surproduction, surconsommation, pièces de mauvaise qualité, stocks à écouler et conditions de travail très peu respectées... La fast fashion met à mal notre société, nous plonge sous des couches de vêtements à n'en plus finir et nous met face à un compte en banque virant au rouge. Résultat : une culpabilité sans nom et une planète qui crie à l'aide. 

Heureusement, face à ce constat alarmant, plusieurs options nous permettent de trouver notre bonheur de modeuse, sans nous ruiner dans des achats que l'on portera seulement quelques fois avant de les voir perdre en qualité. Bien sûr, c'est une histoire d'engagement, une attention qu'ont les marques que l'on adore, que l'on adopte, que l'on shoppe à faire de la transparence une priorité. 

Mais quand les marques de fast fashion qui nous font tant craquer n'ont pas d'engagements particuliers pour nous enlever cette culpabilité, la balle est dans notre camp et c'est à nous de trouver comment shopper les pièces de qualité que l'on compte bien garder et léguer. 

Dans ce rendez-vous green, La Mode de Demain vous fait découvrir ces petits red flags qui nécessitent votre attention lorsque vous shoppez. Entre prix, matières et lieux de fabrication, il y a plusieurs points à noter qui vous aideront à mieux consommer.

Alors, prête à vous mettre à la mode durable ? Voici 4 red flags à noter quand vous shoppez.

Enjoy,

Les Éclaireuses

 

1 - La composition 

 
 
 
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Une publication partagée par Amy Julliette Lefévre (@lefevrediary)

Les red flags à éviter : polyester, polyamide, élasthanne ou toutes les matières synthétiques comme la viscose et le coton. 

Si les matières en microfibres sont un désastre pour la planète, car elles finissent dans l'océan et sont particulièrement difficiles à nettoyer à cause de leurs particules si minuscules, les matières synthétiques sont globalement un désastre pour la planète. Le polyester par exemple est une matière très polluante tout au long de son cycle de vie. Dérivé du pétrole et fabriqué à partir de substances chimiques toxiques, il est très polluant pour l'air, les sols et les eaux. Car lorsqu'il est mis en machine, il diffuse des microparticules de plastiques qui finissent par polluer les cours d'eau et les océans. 

La viscose a beau être issue d'une matière naturelle, sa fabrication demande beaucoup de produits chimiques très mauvais pour l'environnement et notre santé ! Et quant au coton, c'est une matière naturelle, mais dont la culture consomme beaucoup d'eau et de pesticides, pas non plus le meilleur pour notre planète. 

Alors pour une mode plus responsable qui ne s'attaque pas à notre porte-monnaie, il vaut mieux choisir des matières naturelles et organiques. Le coton bio, par exemple, est suivi et surveillé de près, tout comme l'utilisation de pesticides dans sa production, l'utilisation d'eau et le fait qu'il soit issu du commerce équitable. En optant pour des matières en coton bio, vous vous assurez que vos pièces sont de qualité et n'ont pas un impact négatif sur l'environnement. Mais on vous rassure, le coton bio n'est pas la seule solution.

Faites vos recherches et assurez-vous toujours que les matières sont recyclées ou recyclables et qu'elles sont issues d'une production éthique et responsable.    

2 - Le lieu de production et la transparence

 
 
 
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Les red flags à étudier : Bangladesh, Cambodge, Chine.

Si produire dans les pays mentionnés plus haut n'a plus la mauvaise réputation qu'elle avait il y a un temps, une étiquette made in China, Bangladesh ou Cambodge mérite une certaine attention.

Car il est important de rappeler que si aujourd'hui beaucoup se battent pour de meilleures conditions de travail pour celles et ceux qui produisent nos vêtements, fut un temps où ce n'était pas le cas. Il aura fallu un accident qui aura coûté la vie de 1135 personnes et en aura blessé 2000 autres pour que les choses changent. Rappelons-le, c'était en 2013, alors que des milliers de travailleurs refusent d'entrer dans l'immeuble où ils doivent travailler à cause des fissures apparues la veille sur les murs, ils sont forcés par leur direction à se présenter à leurs postes de travail sous peine de sanction. Mais une heure plus tard, alors que les employés sont en plein travail, panne d'électricité, le sol se met à trembler... En deux minutes seulement, le bâtiment de 8 étages, nommé Rhana Plaza, s'effondre. 

C'est un drame qui choquera le monde entier et mettra en lumière les conditions de travail désastreuses de ces personnes qui fabriquent nos vêtements. Une mise en lumière de la fast-fashion qui oblige le monde de la mode à revoir ses manières de créer. Si aujourd'hui les choses ont évolué, il est important de se renseigner sur les conditions de travail des usines où un vêtement est fabriqué. Et pour cela, rien de compliqué quand la marque privilégie la transparence ! 

Nombreuses sont les marques qui aujourd'hui mettent en lumière le pays de fabrication, mais aussi le lieu de production. Ainsi, il est facile de vérifier si l'usine en question protège ses employés. Red flag néanmoins si la marque ne précise pas ces informations clés. 

 

3 - Les coutures et finitions 

 
 
 
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Une publication partagée par Chriselle Lim ? (@chrisellelim)

Les red flags : Un produit qui tombe mal, une robe qui bâille, des coutures qui ne sont pas droites. 

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup. Après tout quand on est une adepte du shopping en ligne, l'attention aux détails est plus compliquée lorsqu'on a juste une photo pour nous aider. Et pourtant cette photo peut être riche en information précieuse si on y fait bien attention. 

Admirez-la sous toutes ses coutures, de côté, de dos, de face. Est-ce que la robe tombe bien sur la mannequin ? Y a-t-il des plis ? Ce sont des détails qui ne sont pas forcément facilement visibles. Surtout quand on est face à des sites comme Zara qui joue la carte des photos de mode magnifiques, mais pas très pratiques pour voir le vêtement. 

Et quand on est face au vêtement, il important de regarder comment il a été fait, et surtout, dans quel sens le tissu a été utilisé. Un tissu a toujours un sens. Ce sens garantit la résistance de la matière. Pour qu’un vêtement soit solide dans le temps, il faut que la matière soit utilisée dans le sens du fil. Si ce n’est pas le cas, les coutures auront tendance à ‘visser’, comprenez, à tourner au lavage. On a toutes déjà eu un t-shirt avec une couture qui se déplace et qui se retrouve au milieu de l’avant de la pièce.

Il se peut également, pour les pantalons, que le tissu se déchire de façon horizontale. Là encore, ça n’arrive que lorsque la matière a été prise dans le mauvais sens pour faire des économies de tissu à la découpe. Pour ne pas vous faire avoir, il est important de bien examiner les coutures et la pièce en général. Il ne faut pas hésiter à tirer un peu sur la matière pour voir si les coutures sont résistantes ou si elle se tord bien sans se déchirer.

4 - Le prix et les réductions 

 
 
 
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Une publication partagée par Chloe Robertson (@chloejade_story)

Les red flags : Des prix trop bas, des réductions permanentes... 

Si un prix bas est toujours attractif en particulier pour notre porte-monnaie, si des réductions à foison nous donnent toujours envie de craquer, en réalité ils cachent parfois un vrai red flag dont il faut se méfier. 

Car ce dont on ne parle pas assez c'est le coût de fabrication de chaque vêtement. Si vous avez craqué devant un chemisier qui ressemble à celui vu sur les défilés et dont le prix est tellement bas qu'il vous force à l'ajouter à votre panier, il est important de se demander comment les personnes qui ont créé votre vêtement sont rémunérées quand ladite pièce mode ne vous coûte que 5 euros.

On se rappellera du scandale d'une certaine marque anglaise en plein confinement... Alors que le monde entier est en pause, une ville entière d'Angleterre continue de s'activer pour produire les vêtements que les fashionistas confinées ont décidé d'acheter. Mais étiquettes made in England et prix attractifs de moins de 20 euros ne vont pas très bien ensemble. La réalité était bien là, car derrière ses pièces mode parfois mal cousues se cachaient des employés pas forcément experts en couture, mais surtout très mal payés, travaillant dans des conditions déplorables. 

Et derrière des réductions toujours présentes, que se cache-t-il vraiment ? C'est sans doute un mécanisme qui tente de vous faire croire que le prix est très attractif après l'application des -50% ou -70%, promis par la marque en question. Mais en réalité, les prix sont gonflés en gage d'une certaine qualité pas vraiment présente et les prix bas sont là pour vous faire penser que vous êtes face à une très bonne affaire. En réalité, les produits sont vendus à leur valeur réelle. 

 

 

 

Tags : astuces mode, mode responsable