Comment un acteur se détache-t-il de son rôle iconique ?

Marie Ordioni 24 octobre 2023

Rachel Green, Harry Potter, Hannah Montana... Tous ont marqué notre enfance et notre adolescence à un point tel qu'ils se sont retrouvés coincés, aux yeux de tous, dans la peau de leurs personnages. Comment s'en sont-ils sortis, ou comment ont-ils essayé de s'en détacher ?

On a beau avoir des goûts bien définis en matière de films et séries, certains classiques mettent irrévocablement tout le monde d’accord. Impossible de penser sorciers sans évoquer Harry Potter, inconcevable de parler sitcom sans citer Friends… Oui, les classiques mettent souvent tout le monde d’accord.

Au plus grand désarroi de leurs acteurs principaux qui, eux aussi, nous viennent automatiquement à l’esprit lorsqu’on évoque les programmes et longs métrages cultes dans lesquels ils ont joué. Pire encore : parfois, on n’arrive pas à les détacher de leurs personnages dans ces derniers… Même quand ils datent d’une poignée de dizaines d’années.

Comment arrivent-ils à sortir de ces rôles ? Y arrivent-ils réellement un jour ? Décryptage…

Choquer pour se détacher

Vieux comme le monde. Le fait d’assimiler un acteur à son rôle le plus emblématique ne date pas d’hier. À vrai dire, on a toujours fonctionné ainsi. De Audrey Hepurn dans Diamant sur canapé (1961) à Selena Gomez dans Les Sorciers de Waverly Place (2007), en passant par Marlon Brando et sa légendaire interprétation de Don Vito Corleone dans Le Parrain (1972), lorsqu’un film ou une série devient iconique, son ou ses rôle.s principal.paux aussi. Pour toujours, Sarah Jessica Parker, Kim Cattrall, Cynthia Nixon et Kristen Davis resteront Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte (Sex and the City, 1998), à nos yeux et dans nos cœurs.

Ce qui peut flatter les acteurs… Ou, au contraire, profondément les déranger. Lorsque c’est le cas, beaucoup d’entre eux vont passer par la case "rébellion". On pense, par exemple, aux stars de Disney Channel et - pour beaucoup d’entre elles - leur crise d’adolescence à retardement… Quand ils ne dérapent pas complètement. On songe à Lindsay Loan et ses problèmes avec la justice qui ont suivi la sortie du film "À nous quatre". Au show très osé de Miley Cyrus, notre Hannah Montana internationale, sur la scène des MTV Music Awards 2013 - deux années après la fin de la série -. Ou encore, à l’ascension fulgurante de Britney Spears, repérée dans le Mickey Mouse Club à la fin des années 90, propulsée au rang de princesse de la pop… Pour finir par marquer le début de sa descente aux enfers en 2007, en se rasant le crâne.

Lorsqu’il s’agit de choquer, Daniel Radcliffe se défend plutôt bien dans sa catégorie. L’interprète d’Harry Potter, l’une des sagas les plus lues et regardées au monde, a lui aussi rapidement tenté de se détacher de son rôle avant même la sortie de la deuxième partie du septième et dernier volet de la fiction sortie. Mise à nu - au sens propre du terme, bien sûr - sur scène (dans la pièce de théâtre Equus, 2007), rôle dans un film d’horreur (La Dame en noir, 2011), scène de sexe gay très explicite (Kill Your Darlings, 2013)… Tous les moyens sont bons, et les personnages intéressants à jouer, pour briser l’image de petit sorcier à lunettes que la planète se fait de lui.

 

Là où on ne les attendait pas

Là où certains décident de prendre le taureau par les cornes et d’être brutaux, d’autres préfèrent jouer la carte de la surprise. Contrairement à son meilleur ami à l’écran, Emma Watson aka Hermion Granger a préféré explorer de nouveaux horizons plutôt que de passer du tout au tout. Rôles et films légers comme dans This is the End (2013), reprise de personnages cultes comme dans La Belle et la Bête (2017)… Elle va même jusqu’à se réinventer en s’engageant dans des causes qui lui tiennent à cœur, et est d’ailleurs nommée ambassadrice de bonne volonté par l'ONU Femmes en 2014.

De son côté, depuis la fin de Friends en 2004, Jennifer Aniston enchaîne les comédies. Une catégorie dans laquelle elle se sent à l’aise. Malgré tout, elle aimerait parfois se détacher de cette image qui lui a été donnée par la série. En 2015, elle confie à l’AFP - propos rapportés par Voici - : "C’est une bénédiction et une malédiction. Ça ouvre toutes les portes et en même temps met la pression parce qu’il faut arriver à casser l’image que les gens ont de nous. (…) Dix années se sont écoulées depuis et je pense que je ne suis plus la même personne que celle qui a joué Rachel Green, si vous voyez ce que je veux dire." La star a ainsi tout mis en œuvre pour réussir à arracher cette étiquette de son front : "Si vous attendez que les gens viennent vous chercher, rien ne se passe. Il faut générer son propre travail, c'est beaucoup plus intéressant." Un travail qui a finalement porté ses fruits, puisque l’actrice, la même année, était à l’affiche de Cake, un long-métrage dramatique.

Malgré tous leurs efforts pour sortir - pour certains, briser ! - du moule de leurs personnages de prédilection, une part de ces acteurs demeurera à jamais coincée en eux. À eux maintenant de décider d'en faire une force plutôt qu'un handicap...

 

Tags : film, série, harry potter, Rachel Green

Marie Ordioni
Rédactrice

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