Être parent, c’est un métier à plein temps. Angoisse extrême, colère foudroyante, fatigue intense… Poussés dans nos retranchements, on se découvre une personnalité cachée.

Notre enfant devient la prunelle de nos yeux et l’on veut le meilleur pour lui. Nous voulons qu’il réussisse, qu’il excelle, à tel point parfois que, sciemment ou inconsciemment, nous adoptons un comportement qui peut lui nuire.

C’est toute la difficulté de notre rôle de parent : parvenir à forger ce petit être pour qu'il puisse affronter le monde extérieur, mais en lui laissant de l'espace pour s’épanouir, le tout en étant un adulte dont l'innocence et l'ignorance de l'enfance sont lointaines.

Lorsque l’on pense à l’éducation d’antan, on a tous en tête l’image du père impassible et rigide, d’une éducation stricte où l’enfant n’avait pas intérêt à bouger une oreille. Bien souvent, « c’était comme ça et pas autrement ». Mais aujourd’hui, l’enfant est davantage pris en compte, lui en tant que personne à part entière de ce monde. Se développe l’éducation positive. Assez curieux comme terme, puisque pour bon nombre d’entre nous, la positivité est naturellement corrélative à la parentalité. Et pourtant, lorsque l’on se penche sur « l’éducation de base », c'est-à-dire les habitudes communes à une majorité de parents, il en ressort des faits et gestes qui ne rentrent pas dans la définition de l’éducation positive.

Alors, qu’est-ce que l’éducation positive ? Fondamentalement, il s’agit d’écouter et de respecter les besoins de l’enfant. Oui, ce que fait tout parent, direz-vous. Mais plus encore, cela implique de se mettre à la place de son enfant pour comprendre ce qu’il vit et mieux gérer les moments difficiles. La parentalité positive s’appuie sur les travaux de chercheurs sur l’importance de l’empathie dans la communication. Elle repose aussi sur les dernières découvertes concernant le développement du cerveau. En effet, chez l'enfant, la région frontale du cerveau, celle qui permet de raisonner, de résoudre des problèmes et de résister aux impulsions, est encore en formation, de même pour le système limbique, qui sert à contrôler ses émotions. Des connexions restent encore à faire entre ses neurones. Cette immaturité du cerveau explique plusieurs comportements de l’enfant, et l’éducation bienveillante en tient compte.

La parentalité positive répond aux quatre besoins affectifs fondamentaux de l’enfant : la confiance, se sentir exister, se sentir accepté et se sentir aimé. Avec cette approche, l’enfant apprend à avoir confiance en lui, à parler de ses émotions, à communiquer dans le respect et à reconnaître ce que les autres ressentent. Il apprend aussi à être autonome et responsable de ses actes. Les parents qui adoptent la parentalité positive disent aussi vivre moins de stress et observent une baisse des comportements difficiles chez leurs enfants.

Souvent, les parents agissent instinctivement. Pour certains, l’éducation positive est innée. Mais pour d’autres, il est plus difficile d’agir sereinement, et avec réflexion. Car oui, l’éducation positive demande que l’on se penche sur le pourquoi du comment. 

Bien entendu, ce n’est pas une méthode miracle. Un enfant reste un enfant, et chaque parent reste humain. Certains jours sont plus faciles que d’autres, mais des crises, des pleurs, il y en aura encore. Parfois, votre patience sera mise à rude épreuve et votre nervosité prendra le dessus. Et c’est normal.

Le but n’est pas d’être le parent parfait, mais simplement de donner à notre enfant toutes les clés pour qu’il s’épanouisse et devienne un adulte confiant, bienveillant avec de l’assurance. Alors, voici quelques principes fondamentaux nécessaires pour réussir son éducation bienveillante. 

Enjoy,

Les Éclaireuses

 

1. Vous êtes le guide de votre enfant

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Dans l'éducation bienveillante, le parent cherche à guider son enfant au lieu de le contrôler ou de le dominer. L'enfant serait la plante, que le  jardinier, le parent, aide à grandir le mieux possible. Le comportement dérangeant d’un enfant, vous le voyez avec un oeil d’adulte confronté au monde extérieur, aux regards des autres parents et individus de la société. On veut paraître bien aux yeux des autres, on ne veut pas passer pour un parent laxiste ou qui se laisserait submerger par un petit garnement. On veut que son enfant soit « parfait ». 

Mais l'une des règles de base de la parentalité positive est qu'il faut comprendre que derrière chaque comportement dérangeant d’un petit se cache un besoin. Un enfant qui tape quelqu'un ressent une frustration mais ne sait pas comment l’exprimer. Son premier reflex est alors de taper. Vous, vous êtes là pour l’aider à exprimer cette frustration autrement, vous devez être son guide, et non son bourreau. Il faut assimiler que les enfants sont des êtres immatures et sans expérience. Pendant tout le début de leur vie, vous êtes leur seule et unique référence, vous devez tout leur apprendre.

2. Bannir les rapports de force 

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L’autorité ne dépend pas du niveau de votre voix. L’autorité peut s’exercer en douceur. Pour preuve, vos parents vous ont appris à traverser au feu vert, vous les avez écoutés et pourtant, ils n’ont probablement pas eu besoin de hausser le ton que pour arriver à ce résultat. 

3. Gérez VOS accès de colère

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Souvenez-vous de votre scolarité, et imaginez que votre professeur de mathématiques vous enseigne les équations en vous hurlant dessus. Auriez-vous eu envie d’apprendre ? Auriez-vous compris correctement ? Auriez-vous osé demander à cet adulte de vous réexpliquer si vous aviez mal compris ? Certainement pas. L’enfant, c’est pareil. S’il fait un « caprice » au supermarché parce que vous ne voulez pas lui acheter ce qu’il veut, comment peut-il comprendre si vous lui criez dessus ? Vous ne ferez qu’augmenter sa frustration. Encore une fois, il s’agit de se mettre à la place de son enfant, de comprendre, pour donner la réponse la plus adéquate. Disputer un enfant pour un fait qui ne dépend pas de lui n'est que peu productif. Par exemple, votre enfant renverse un paquet de riz, impulsivement vous le disputez. Pourtant, il n’a peut-être pas fait exprès de lâcher ce paquet, ou peut-être voulait-il seulement expérimenter la loi de la gravité. Ainsi, le disputer n’a pas de sens. Comment peut-il comprendre où il a fait une erreur ? En fait, vous êtes énervée pas seulement parce que vous ne mangerez pas de riz ce soir, mais parce que vous devrez réparer ce dégât.

 

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4. Une punition ? Non, une réparation

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Avec cette approche, les punitions ne sont pas utilisées, car elles humilieraient l’enfant au lieu de lui apprendre à bien agir. Quand l’enfant se comporte mal, le parent va préférer lui donner une conséquence logique ou l’encourager à poser un geste de réparation. Pour reprendre l’exemple du paquet de riz, si l’enfant est assez grand, c’est à lui de ramasser les dégâts. Un parent veut toujours (dans les situations normales) le bien de son enfant et le meilleur pour lui. Un adulte est un enfant qui a reçu lui-même une certaine éducation. Se produit fréquemment un mimétisme : l’adulte applique l’éducation que ses parents lui ont donnée.

Avec cette vision de l’éducation, quand il y a un problème, le parent implique son enfant dans la solution. Le parent veut le rendre responsable plutôt que de le faire obéir par la peur.  

5. Établir des règles

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Certaines personnes accusent ce mode d’éducation d’être trop permissif. C’est faux ! Le parent bienveillant ne laisse pas son enfant faire n’importe quoi. Des règles sont établies. Toutefois, au lieu d'affronter son enfant, il lui demande de coopérer. On parle de positivité, pas de laxisme. L’enfant ne va pas devenir enfant roi parce que vous adoptez une démarche bienveillante et compréhensive. Concentrez-vous sur ce qui est vraiment important, quand il y a trop de règles, l’enfant en oublie.

6. Expliquer, communiquer au lieu d'interdire

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Au lieu d’interdire, expliquez, indiquez à votre enfant ce qu’il devrait faire. « Ne cours pas, ne jette pas ça… » Ce type de phrases disent à l’enfant ce qu’il ne faut pas faire au lieu de lui dire quoi faire. Le problème est que son cerveau comprend encore mal la négation, par conséquent il crée un raccourci. Quand on lui dit de ne pas courir, son attention se porte sur le mot courir, ce qui pourrait l’encourager à courir. Il est plus judicieux de lui dire ce qu’il peut faire. Par exemple, au lieu de dire « Non ne mange pas avec les doigts ! » dites-lui « tu devrais utiliser ta fourchette, c’est comme ça qu’on mange quand on devient grand ».

7. Faites travailler sa réflexion

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Pour responsabiliser votre enfant, vous pouvez lui poser une question au lieu de lui donner un ordre. La réflexion va stimuler son processus de mémorisation et d'apprentissage. S’il oublie d’enlever ses chaussures pour aller sur le canapé, demandez-lui : « Qu’est-ce qu’on fait en rentrant dans la maison ? ». Lorsque votre enfant réfléchit, il se sent grand et responsable, et coopérera davantage.

8. Reconnaître et accepter les émotions de son enfant

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L'une des bases est de ne pas nier ses émotions. Rappelez-vous que vous avez un regard d’adulte. Lorsqu’un enfant vit une émotion difficile (à son échelle), il est tentant de dire : « Arrête de pleurer », « Ce n’est pas grave », « Calme-toi ». Pourtant, ce ne sont pas les réactions les plus bénéfiques à l'enfant. Reconnaissez l’émotion de l’enfant, comprenez-la. Cela le réconfortera puisqu'il se sentira compris. Faire preuve d’empathie et de compassion envers votre enfant au lieu de dire simplement « non » peut aussi limiter les frustrations. Lui dire, par exemple : « Je sais que tu aimerais avoir un biscuit, mais c’est bientôt l’heure de dîner, alors tu en auras un pour dessert. » Ne dites pas non, trouvez une alternative, une solution à son problème.

9. Ne pas le rabaisser ou lui coller d’étiquettes

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Si votre enfant n’agit pas comme vous voulez qu’il le fasse, ce n’est pas une raison pour le rabaisser. En plus de lui faire de la peine et de nuire à son estime de soi, cela peut renforcer un mauvais comportement. L’enfant qui se fait traiter de « pénible » en vient à croire qu’il l’est vraiment et il va agir comme tel.

10. Encouragez-le, félicitez-le

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Mettez votre énergie dans la récompense des bons comportements de votre enfant au lieu de pointer ses comportements dérangeants. Félicitez-le en décrivant ce qu’il fait de bien. « Tu as mis tes chaussures tout seul. Bravo ! » Il sera fier, et plus enclin à recommencer. 

 

 
 
 

 

Tags : grossesse