Longtemps, nous avons été bercées par "les hommes doivent avoir les cheveux courts et les femmes, les cheveux longs." Ces préjugés aussi tenaces soient-ils, ces jeunes femmes qui se rasent aujourd'hui le crâne, elles s'en libèrent enfin pour vivre pleinement leur féminité avec davantage de liberté !
Mais nous connaissons la lourde symbolique qu'on attache à nos cheveux. Ce phénomène, qu'on appelle le "buzz cut" en anglais, la boule à zéro en français ou la coupe qui buzze, montre à quel point il est difficile en tant que femme de faire face au regard inquisiteur que pose la société sur notre corps et notre féminité.
Il est temps pour vous de découvrir ces femmes qui osent ! Qui ont la tête nue, mais haute !
Enjoy,
Les Éclaireuses
Pourquoi se raser la tête ?
1. Se raser le crâne : une manière de protester pour toutes ces femmes
Pour la petite histoire, d'un point de vue culturel, se faire la boule à zéro n'a rien d'anodin puisque les cheveux d'une femme, c'est tout un symbole, l'emblème même de sa sensualité.
Si on regarde de près les textes religieux à l'origine de cet amalgame, il est formellement interdit à la femme de montrer ses cheveux, comme s'il s'agissait là d'une exhibition indécente.
Jusqu’à l'entre-deux-guerres, les femmes, pour sortir, s'attachaient les cheveux ou les recouvraient d'un chapeau, seules les "filles de joie" laissaient leurs cheveux au vent en public, ce geste était alors perçu comme une exposition impudique et sexuelle.
Parlons maintenant des coupes garçonnes ! On commençait à entrevoir une certaine libération de la femme à ce moment-là, mais quel scandale cela a provoqué ! En effet, il était inadmissible qu'une femme sacrifie sa féminité pour porter ses cheveux à la "manière d'un homme."
Et en 1944, on peut difficilement publier ces femmes accusées d'avoir frayé avec les nazis et à qui on tondait en public la tête dans le seul but de les humilier. D'un point de vue religieux, les raser revenait à leur retirer leur féminité dont elles avaient trop abusé dans les bras des Allemands.
2. Mais pourquoi une femme devrait-elle forcément avoir les cheveux longs pour "être femme" ?
Si l'on s'en tient aux normes sociétales, si vous avez les cheveux longs, vous êtes "plus femme" qu'une femme ayant les cheveux courts.
La raison pour laquelle de plus en plus de filles franchissent le pas et osent se raser le crâne c'est justement pour s'affranchir de ces contraintes ! Une façon pour elles de se libérer des attentes genrées qui pèsent sur leur apparence : Mackenzie Jones s'est rasé la tête à l'âge de 15 ans, elle explique au New York Times que passer sous la tondeuse était pour elle "l'ultime acte de rejet du regard masculin."
Mais se raser le crâne implique malgré tout une certaine forme de violence à l'encontre de l'étouffant carcan de la société 2.0. Ce geste qu'on associe naturellement à la culture punk est tout simplement un cri de révolte pour se réapproprier sa féminité.
Aujourd'hui, les femmes veulent l'exprimer librement et d'une manière plus personnelle, en prenant à contre-pied tous les stéréotypes sur les genres. Et la mode, toujours à l'affût des scandales de notre société, en profite ! Les mannequins au crâne rasé sont de plus en plus nombreuses dans nos magazines, sur les réseaux, sur les défilés...
3. Quand la mode s'approprie le crâne rasé
Mode et culture, ça va souvent de paire. On se sert de notre style pour faire passer un message, pour secouer un peu les normes. Et la mode se sert de nos revendications pour se mettre au goût du jour. Et il fallait s'en douter, les podiums ne sont pas passés à côté du potentiel de ces affranchies au crâne rasé !
"Les gens commencent à se dire que peut-être le crâne rasé est en fait quelque chose de très chic et élégant, que ce n'est pas juste pour les skinheads", s'amuse le mannequin Tamy Glauser dans le New York Times qui avait la tête rasée bien avant d'entrer dans le monde de la mode. Et aujourd'hui, cela fait cinq ans qu'elle défile pour la célèbre maison Louis Vuitton.
"Une fille qui se rase le crâne, c'est comme quand Jaden Smith met une jupe (...) Je pense que c'est bien pour la société de voir que les gens vont à l'encontre de ce qu'on leur a toujours appris : que notre manière de nous habiller doit refléter notre genre et notre sexualité, dit-elle. C'est comme ça qu'on réalise qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise manière d'être." Ni de paraître, comme le démontre l'engouement fashion autour du "buzz cut".
On peut donc dire que c'est une belle victoire pour ces femmes qui clament haut et fort une nouvelle vision du genre féminin, libre et fière !
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