Un hiver atypique marqué par une pandémie mondiale, mais pas seulement. Cette saison demeure une anomalie dans les séries statistiques des chercheurs en épidémiologie. En effet, les virus hivernaux n'ont pas sévi comme à leur habitude. Sans aucun doute, ce constat s'explique par l'application depuis de nombreux mois des mesures sanitaires anti-covid. Le port du masque, le lavage des mains, la distanciation sociale... Ces précautions ont démontré leur efficacité contre la propagation des épidémies qui se transmettent par les gouttelettes de salive et par voies respiratoires. En effet, ces virus se transmettant principalement par l’intermédiaire des surfaces contaminées ou des contacts directs, ils sont sensibles aux mesures permettant un moindre brassage de personnes, ainsi qu’à la désinfection des mains. 

La chute mondiale des virus hivernaux

Contrairement aux années précédentes, la grippe n'a pas franchi le seuil épidémique. Les chercheurs précisent que "depuis le 5 octobre 2020, aucun cas grave de grippe n’a été signalé par les services participant à cette surveillance". Ce constat n'est pas spécifique à la France. En effet, des travaux publiés en septembre 2020 – soit à la fin de l’hiver austral – par le collectif FluNet de l’OMS ont déterminé que seulement 0,06 % des personnes ayant subi des prélèvements au Chili, en Afrique du Sud et en Australie ont été testées positives aux virus de la grippe, tandis que ce chiffre s’élevait à 13,7 % les deux années précédentes.

La faible transmission des virus saisonniers s'applique également au cas d'infections des bronches. Cette année, on relève trois à quatre fois moins d'infections des bronches qu'habituellement. Bien que le niveau de consultations aux urgences pour des cas de gastro-entérite soit faible, celui-ci augmente cependant de manière légère mais continue depuis le deuxième confinement.  

Toutefois, l'hiver n'est pas terminé. Les épidémies de grippe peuvent survenir tardivement dans la saison, d'ailleurs, il n’est pas rare qu’elles atteignent leur pic en février ou en mars, dans l’hémisphère Nord. Il est encore trop tôt pour que l'on puisse parler assurément d’un hiver sans grippe ou gastro.


Les Éclaireuses

Crédits photo : Ludovic Marin / AFP

 

 

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