Il semblerait que la sensibilisation sur le port du préservatif et sur les dangers des IST se soit essoufflée en quelques années. Si les kids des années 90-2000 ont été particulièrement sensibilisés aux risques des rapports non protégés, cela n’a manifestement pas suffi à dissuader certaines personnes de vivre l'amour librement (et sans protection). Depuis 2020, on note en France une nette augmentation des cas de Chlamydioses, gonococcies ou encore de syphilis, trois infections sexuellement transmissibles, qui peuvent à terme créer de nombreuses complications de santé.
Selon un récent rapport de Santé Publique France, on note qu'en 2 ans, le nombre de chlamydia a augmenté de 16% (entre 2020 et 2022), celui des gonococcies de 91% et celui de la syphilis de 110%. Des augmentations records, qui laissent également entendre que l'on vit actuellement en France un problème de santé publique majeur en ce qui concerne les infections sexuellement transmissibles.
Une augmentation graduelle depuis les années 2000
Si la découverte du VIH/Sida a poussé les gouvernements à faire de grandes campagnes de sensibilisation dans les années 80-90, elles se sont malheureusement essoufflées avec le temps et on note, depuis les années 2000, une augmentation graduelle des différentes infections sexuellement transmissibles. Cette augmentation est évidemment due à une baisse de l'utilisation de préservatifs lors des rapports sexuels, mais également à une désinformation sur les sujets des IST auprès des nouvelles générations.
L'absence de cours d'éducation sexuelle - qui sont censés sensibiliser les jeunes sur les questions de santé sexuelle - peut être l'une des raisons de cette augmentation au fil des années.
Selon les médecins de terrain, on note une réelle augmentation des cas d'infections majeures depuis 2020. On note également que les personnes atteintes de gonococcie ou de syphilis sont souvent masculines, ont déjà eu de nombreuses IST et ont de multiples partenaires.
L'urgence est à la sensibilisation et au dépistage
Pour les spécialistes à l'origine de l'étude, il est plus qu'urgent de redresser la barre pour éviter une catastrophe de santé publique avec de multiples répercussions. Les IST, au-delà même de l'inconfort qu'elles procurent, peuvent avoir des conséquences irréversibles : douleurs pelviennes chroniques, infertilité, cancer, maladie incurable (type VIH/Sida)... C'est pour cette raison qu'il est aujourd’hui essentiel de faire de la sensibilisation et d'encourager l'ensemble de la population à se faire dépister régulièrement pour rompre les chaînes de transmission aussi rapidement que possible.
Pour rappel, les tests de dépistage sont remboursés par la Sécurité sociale s'ils sont prescrits par une ordonnance. Certains centres de santé sexuelle proposent également des dépistages gratuits tout au long de l'année. Le planning familial propose également des consultations gratuites pour évoquer les questions de sexualité protégée et celle du dépistage.
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