S'il avait su, il aurait peut-être aidé un peu plus sa femme dans les tâches ménagères !
En effet, cet Espagnol a été jugé par le tribunal de Malaga, car il a laissé sa femme s'occuper seule du foyer pendant 24 ans. La somme qu'il doit verser correspond donc à plus de 20 ans de salaire, selon la décision du tribunal, relayée par l’AFP.
Cette situation est plutôt extrême dans leur cas, mais c'est loin d'être le seul couple à observer des différences quant à la répartition des tâches ménagères du quotidien. Selon ce rapport publié en 2020, cette répartition au sein d'un couple est largement inégale. Par exemple, chaque jour, 80 % des femmes font la cuisine ou le ménage au moins une heure, contre 36 % des hommes. Et cette situation n'a pas évoluée depuis 20 ans.
Ce problème de répartition est en fait le résultat de deux facteurs : c'est à la fois une question d’habitudes qui persistent dans les mœurs et une question de choix économiques (la personne qui gagne le moins s’investira temporairement le plus dans l’éducation des enfants et le maintien en ordre de la maison).
Il la forçait à être femme au foyer
La femme à l'origine du procès est mère de deux enfants et mariée sous le régime de la séparation des biens. Elle s'est occupée, dès son mariage, de la maison, des enfants et de son mari. En réalité, elle gérait tout cela seule. Jamais son mari ne l'a aidé.
Selon le tribunal, cette situation n'a pas été choisie par la femme, mais imposée par le mari. En effet, "elle était privée de toute possibilité d’évolution professionnelle en raison de ce dévouement exclusif au foyer et à la famille. Son ex-mari, tout au long des années de mariage, a accumulé et accru sa vie privée financièrement de façon exponentielle", sans jamais en verser une partie à son épouse.
Cette femme a été interviewée à la radio espagnole Cadena Ser, et elle a affirmé que son mari "ne voulait pas qu’elle travaille à l’extérieur". Elle l’aidait en revanche dans les salles de sport dont il était propriétaire, mais sans être payée pour autant. Elle s'occupait des relations publiques de l'entreprise.
Une décision légitime selon elle
L'homme accusé devra donc payer une compensation de 204 624,86 euros, a décidé le tribunal. Selon l'avocate de la femme, cela représente "le salaire minimum" pour une période de 24 ans et demi, de juin 1995 à décembre 2020. En plus, l'homme devra payer une pension alimentaire mensuelle à son ex-femme afin de pouvoir aider à payer les frais de ses deux filles.
La femme, qui s'est consacrée presque toute sa vie au bien-être de sa famille, en mettant de côté le sien, est ravie de la tournure prise par le procès. Elle se dit "très contente" de la décision, qui est "bien méritée" selon elle.
Cette décision de justice, très symbolique, montre que des progrès peuvent encore être faits en matière d'égalité.
Enjoy,
Les Éclaireuses
