Il y a des jours avec, et des jours… sans. Des semaines, même. Le genre de périodes durant lesquelles, lancées dans nos vies effrénées, on ne prend plus le temps de s’arrêter. De souffler. De se ressourcer. Notre fatigue et notre stress sont à leur apogée. Pourtant, on fait comme si on n’allait jamais craquer… Mais on le sait pertinemment : on va bien finir par exploser.
Si on s’écoutait, on s’évaderait. À la mer. Ou à la campagne, peut-être. Loin de tout. Dans un endroit dépourvu de toute habitation à des kilomètres à la ronde, et une maison remplie d’amour et de chaleur. Oui… On s’y voit plutôt bien. Parfaitement, même. C’est un petit peu cela, notre délimitation de « la belle vie ».
La nôtre, et celle de milliers d’autres personnes, d’ailleurs. Puisqu’on n’est certainement pas les seuls à rêver de cet ailleurs. Une récente étude publiée dans la revue Nature révèle l’endroit idéal pour vivre une vie douce et paisible… Et non, c’est un fait : on n’est clairement pas les seuls à rêver de cet "ailleurs."
Où habite l’épanouissement ?
On passe le plus clair de notre temps à se plaindre de la ville dans laquelle on habite. De son métro, ses automobilistes vulgaires et ses rues, souvent délabrées passé une certaine heure… On a tous déjà pensé à tout plaquer pour partir habiter dans un autre endroit, dans un autre pays, sur un autre continent… Mais où est-il, ce fameux endroit idéal ?
Des chercheurs se sont posé la question. Ils ont ainsi recueilli les témoignages de plus de 15 000 personnes vivant dans une quinzaine de pays différents, comme la France, la Belgique, l’Irlande, la Grèce ou encore, l’Australie. Ces derniers ont révélé non seulement leur lieu de vie, mais aussi leur état de santé mentale actuel et plus général et enfin, les endroits dans lesquels ils ont l’habitude de partir en vacances. La récolte de toutes ces données a finalement conduit à une conclusion : pour vivre dans de parfaites conditions mentales comme physiques, il faut vivre en bord de la mer.
La mer, remède à bien des maux
Dans leur conclusion publiée dans la revue Nature, les chercheurs mettent en évidence le fait que les personnes qui vivent ou partent régulièrement en vacances près des littoraux sont en meilleure santé. "Le fait de vivre près de la côte permet de prédire une meilleure santé autodéclarée dans les pays d'Europe et d'Australie, avec une ampleur similaire, mais plutôt faible (tableau 1). Il est important de noter que 37,9 % de l'amélioration totale de la santé a lieu lorsque l'on vit au plus près de la côte, à moins de 2km", détaille le bilan.
Dans leur compte rendu, les auteurs de l’étude mettent plusieurs facteurs en évidence pour expliquer ce résultat. À commencer par la qualité de l’air, en bord de mer, est meilleure. Sandra Geiger, directrice de l’étude, met également en avant le fait que la mer appelle l’activité physique régulière. "Marcher quelques minutes au bord de la mer suffirait à se sentir bien. Cela crée de nouvelles voies neuronales, ce qui vous permet de penser avec plus de clarté.", détaille-t-elle. On entretient non seulement notre corps, mais aussi notre esprit par la même occasion. Par ailleurs, elle souligne le fait que les personnes vivant sur les littoraux ont souvent plus de compagnie : "On reçoit forcément beaucoup plus de visites de ses proches quand on habite sur les côtes."
Autant de facteurs essentiels à notre bonne santé. Pour Paula Kellett, co-autrice de l’auteur, ces résultats ne sont pas anodins et devraient être entendus : "Les avantages considérables pour la santé d’un accès égal et durable à nos côtes devraient être pris en compte lorsque les pays élaborent leurs plans d’aménagement de l’espace marin, envisagent les besoins futurs en matière de logement et développent des liaisons de transports publics." On comprend maintenant mieux pourquoi chaque week-end est prétexte à prendre la voiture et s’évader chez nos parents, nos grands-parents ou nos amis. Ça doit être ça, finalement, la belle vie : habiter là où les gens partent en vacances…
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