Les intelligences artificielles peuvent nous aider beaucoup dans notre quotidien. Chat GPT nous donne des conseils inédits sur le sexe, nous aide à créer une routine sportive efficace selon nos besoins, ou à organiser un mariage. L'IA permet même de déterminer si une photo a été retouchée ou pas !
Si cet outil peut être une véritable aide dans de nombreux domaines, elle permet aussi aux personnes mal intentionnées de se faciliter la tâche. Et oui, ces derniers temps, on parlait beaucoup de revenge porn, soit la diffusion (après une rupture par exemple) de photos intimes échangées dans un cadre privé. Cette forme de harcèlement est punie par la loi et touche beaucoup les jeunes filles. Oui, au collège ou au lycée on accorde parfois sa confiance à des personnes qui ne la méritent pas et qui ne mesurent pas l'impact de leurs actes...
Eh bien, figurez-vous que le trafic de photos intimes pourrait prendre une tout autre dimension avec l'arrivée des deepfakes.
Le deepfake, c'est quoi ?
Technique inventée en 2014 mais démocratisée ces derniers temps, cela consiste à mettre des visages sur des corps qui ne sont pas les bons. Et qui sont souvent nus. Et tout cela avec un réalisme déconcertant. En gros, c'est de la création de nude à la demande.
Il s'agit d'une technologie de création de contenus visuels ou audio truqués mais qui semblent pourtant authentiques. De quoi en troubler certains !
Cet algorithme est souvent utilisé pour créer des vidéos ou des enregistrements audio mettant en scène des personnes en train de dire ou faire des choses qu'elles n'ont jamais faites. Il est parfois utilisé comme divertissement, mais est souvent source de désinformation.
Il touche souvent des personnalités publiques, mais dans d'idée, n'importe qui peut être victime de deepfake.
Comment s'utilisent les deepfakes ?
L'an dernier, Kendrick Lamar a fait l'usage de deepfake dans le clip de la musique The Heart Part 5. Face caméra, son visage prend alors les expressions et traits de différentes personnalités comme Will Smith, Kobe Bryant, Kanye West ou encore le rappeur défunt Nipsey Hussle.
En France, l'émission Hôtel du Temps a mis en scène la chanteuse Dalida, reproduite grâce à une compilation de centaines de photos et vidéos d’elle. Et c'est impressionnant tant c'est réaliste !
Plus récemment, la voix d'Angèle a été utilisée pour chanter la chanson Saiyan des rappeurs Gazo et Heuss L’Enfoiré. La musique a fait un tel buzz que la star l'a chantée de plein gré lors de son dernier concert à la fête de l'Humanité.
Léna Situations, Billie Eilish, Emma Watson... Ces stars victimes de deepfake porno
Le deepfake, c'est souvent à but destructeur, et ça s'inscrit dans une forme de cyberharcèlement très violent.
Sur la plateforme Twitch, où se déroulent déjà beaucoup d'actes sexistes, les streameuses sont aussi victimes de deepfakes. C'est le cas de QTCinderella, une streameuse américaine qui a découvert avec effroi un film pornographique dans lequel elle apparaît. Se voir nue, sans son consentement, sur internet, ça a de quoi traumatiser.
En France, la streameuse Maghla en avait fait les frais, dénonçant au passage la sexualisation extrême que subissent les femmes du milieu du jeu vidéo. Cet été, Léna Situations s'est également étonnée en découvrant une photo d'elle topless. Mais ce corps appartient à une actrice porno.
Les images s'échangent sur des forums ou même sur X (anciennement Twitter). Sur les sites pour adultes, le "celebrity deepfake" est désormais devenu une catégorie à part entière : la demande est de plus en plus grande.
Et comme si c'était étonnant, ces photos et vidéos (créées par des hommes) mettent en scène quasi exclusivement des femmes.
Les deepfakes touchent aussi les cours de récréation
Il n'y a pas que les célébrités qui peuvent être victime de ce genre de harcèlement. Et tout comme le Revenge Porn, n'importe qui peut en subir les conséquences. Alors, s'il est compliqué de contrer ce genre de pratiques, la mise en garde reste le plus efficace.
Avec la rentrée, de nombreux cas de harcèlement vont de nouveau être mis sur le devant de la scène. Il est donc important d'expliquer à ces enfants que ces techniques existent, et qu'il est possible de porter plainte pour les victimes. Des lois sont déjà en place et leur évolution est en discussion.
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