Les séries et films de notre enfance nous en ont souvent parlé… Nous ont souvent fait rêver avec. Une soirée durant laquelle, habillées de robes de princesses, des jeunes filles font leur "entrée dans le monde". Accompagnées de leur promis, elles dansent la valse… Passent une nuit hors du temps : le bal des débutantes.
Oui, la pop culture nous en a souvent parlé. Nous a faites rêver. Avec le mythique épisode de Gossip Girl dans lequel Serena fait partie de ces fameuses jeunes filles, on s’est même permises de s’imaginer à la place de l’une d’entre elles… Sans vraiment savoir de quoi il s’agit, réellement. Interrogée par Madame Figaro, Ophélie Renouard, directrice du bal des débutantes à Paris, nous faire voir les dessous de l’événement.
À l'origine
À commencer par le commencement. Le bal des débutantes, aussi appelé 'coming-out party’, a vu le jour à la cour britannique au XVIIIème siècle. À l’époque, il s’agit d’une soirée organisée pour présentée les jeunes filles "bien nées" à la haute société, et surtout, à leurs prétendants. "En Angleterre, elles étaient élevées au couvent, et quand elles en sortaient, l'année de leurs 18 ans, elles étaient présentées à la reine. Cette année-là, que l'on appelait "the season" - la saison -, elles étaient de tous les bals, où elles rencontraient des garçons bien nés.", raconte l’experte
Le code vestimentaire est une robe de bal blanche - couleur synonyme de pureté - pour les femmes, et une cravate blanche avec une queue de pie pour les hommes.
Un bal 2.0
Depuis, les temps ont bien changé et les mœurs, évolués. À l’ère du numérique, de l’information de masse et de l’émancipation des femmes, de nombreuses traditions se sont vues évincées… Ou du moins, modifiées. "En réalité, je n'ai jamais voulu reprendre l'idée du bal traditionnel. En 1992 et 1993, la soirée prenait la forme d'un défilé haute couture avec de jolies jeunes filles de familles connues. Et puis ce concept de Bal est venu naturellement. La première édition s'est tenue en 1994 et la presse l'a tout de suite appelé le "Bal des débutantes", compte tenu, probablement, des familles des jeunes filles qui y participaient.", explique Ophélie Renouard
Une appellation qui ne l’a pas réellement réjouie. En effet, son objectif initial était, bien plus que de mettre en avant la descendance d’une bonne famille, présenter une jeune femme talentueuse, intelligente et cultivée. "Au début, cela m'a agacée car je voulais ajouter la notion de mérite à celle de la naissance. Des jeunes filles de familles royales et aristocrates, certes, mais aussi des filles d'autres milieux et d'autres pays. Aujourd'hui, j'ai réussi, je crois. Il y a quelques jours, j'ai croisé une voisine dans mon immeuble qui disait à sa fille : ‘Tu sais, la dame, elle organise un bal de princesses !’". Le parfait compromis…
Des profils triés sur le volet
Si au XVIIIème siècle, le nom de famille suffisait à réserver une place au bal des débutantes à toutes les jeunes "filles de", en 2023, ce n’est plus le cas. "Notre débutante idéale est une bonne élève. Bien sûr, je me fixe aussi des quotas, car nous ne pouvons pas inviter seulement des princesses royales ou des filles d’acteurs.", détaille-t-elle. Et pour cause : elle avoue avoir refusé la candidature d’Yvanka Trump… Rien que ça.
Ainsi, dès leurs 16 ans, elle les contacte - quand ce ne sont pas elles qui la contacte - pour planifier l’événement. Souvent, la date se choisit en fonction de leurs examens.
À toutes les personnes qui dénoncent de futiles mondanités et un monde empli de superficialité, Ophélie Renouard leur répond par la carte de l’évasion : "Nous sommes tous conscients de ce qui se passe dans le monde mais avec le Bal, je cherche à préserver une bulle, un moment magique pour ces jeunes filles, ces garçons et leurs familles. Le Bal doit demeurer une soirée hors du temps."
