#MeTooGarçons : les hommes témoignent à leur tour sur les violences qu'ils subissent au cinéma

Alice Legrand 26 février 2024

Plusieurs années après l'apparition du hashtag #MeToo sur les réseaux sociaux, afin de dénoncer les violences sexuelles subies par les femmes dans de nombreux domaines, les hommes prennent eux aussi la parole, avec un nouveau hashtag : #MeTooGarçons.

En octobre 2017, de nombreuses allégations d'abus sexuels contre le producteur hollywoodien Harvey Weinstein ont permis de largement libérer la parole dans le milieu du cinéma. Lancé par l'activiste Tarana Burke en 2006, le hashtag #MeToo a été popularisé par l'actrice américaine Alyssa Milano sur les réseaux sociaux, encourageant les femmes à partager leurs propres expériences de harcèlement, d'agression sexuelle et de discrimination sexuelle.

Et si les violences sexistes et sexuelles sont loin d'avoir diminué malgré les nombreuses prises de parole féminines, ce mouvement a permis de briser le silence autour des violences sexuelles et de dénoncer les abuseurs afin d'arrêter que le monde continue à les glorifier.

Le hashtag #MeToo a pris tellement d'ampleur qu'il s'est exporté en dehors du monde du cinéma, permettant à des femmes de tous les secteurs de dénoncer leurs agresseurs. Sport, politique, religions, divertissement, éducation, monde des affaires... Personne n'a été épargné, et c'est tant mieux. Il faut arrêter de croire que c'est normal d'agresser une femme parce que l'on a du pouvoir. Et beaucoup d'hommes se sont ralliés à la cause pour défendre ces femmes victimes.

Mais s'il y a bien des personnes dont on ne parle pas, ce sont les hommes qui eux aussi ont été victimes de violence. Souvent honteux et avec la peur qu'on ne les croit pas, ils peinent à raconter leur histoire. Car avec les stéréotypes de genre que subissent aussi les hommes, il est parfois compliqué d'assumer que l'on a été victime.

L’acteur Aurélien Wiik lance un #MeToogarçons

Aurélien Wiik, acteur français, a décidé de témoigner sur plusieurs abus qui ont eu lieu pendant sa carrière, à la télévision et au cinéma. En écrivant sur son compte Instagram "Les garçons du cinéma se réveillent", il a souhaité partager certaines de ses expériences. Il raconte par exemple avoir été abusé par son agent alors qu'il était enfant (de ses 11 à 15 ans) : il lui proposait des rôles en échange de faveurs sexuelles.

Il insiste : "Ne pensez pas que ça n’arrive qu’aux enfants des voisins. Parlez à vos amis, à votre famille. La douleur est plus dure que la honte. Le procès et la reconnaissance du statut de victime est importante. Ça aide à se reconstruire".

Puis il a conclu son message en appelant aux garçons et filles à parler et à agir pour lutter contre ces agresseurs, et enfin que justice soit faite. Ce message a initié une grande vague de soutien, et la parole se libère enfin du côté des hommes.

Les hommes, eux aussi victimes de violences sexuelles

Avec #MeToo, des hommes avaient déjà témoigné d'agressions sexuelles, comme Brendan Fraser, l'acteur de The Whale. En France, Laurent Boyet, président de l'association Les Papillons et ancien membre de la CIIVISE, avait dénoncé en 2017 des viols subits durant son enfance : "Je me sentais bien seul en 2017 quand j’ai publiquement libéré ma parole des viols subis par mon frère quand j’avais 6 ans. Aujourd’hui, la vague #MeToogarcons déferle. Garçons, filles, nous sommes surtout des victimes. Et plus rien, ne sera jamais plus comme avant. Entendez-nous."

La prise de parole d'Aurélien Wiik a encouragé d'autres hommes à partager leur vécu. C'est le cas du député LFI Andy Kerbrat : "On ne guérit pas d’avoir été une victime, mais on peut se réparer, lentement, et même devenir député. J’ai été abusé de mes 3 à 4 ans par un prédateur, mort depuis donc sans possibilité d’avoir justice".

Yanis Marshall, chorégraphe et danseur français, a quant à lui dénoncé les agissements de Bruno Vandelli, le chorégraphe de PopStar. Il a précisé les faits dans les colonnes du Parisien : "Il pressait son sexe dur derrière moi pendant les cours qu’il me dispensait et me demandait de lui embrasser le sexe avant de lui dire bonjour". Cela prouve bien une fois de plus que femmes comme hommes, personne n'est épargné des comportements de ces agresseurs.

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Tags : violence, société, News Société

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