Les 3 pratiques sexuelles "taboues" préférées des Françaises

Marie Ordioni 25 janvier 2024

Longtemps, on a eu honte d'en parler, ou même de l'essayer. Aujourd'hui, il fait partie de nos pratiques sexuelles préférées. Histoire, tabous, libération de la parole... On vous dit tout sur le sexe anal.

On ne peut pas parler de tout avec tout le monde. Certains thèmes ne peuvent être abordés en public, dans certaines cultures et avec certaines personnes. Tout comme on ne peut pas rire de tout avec n’importe qui, on ne peut pas échanger sur tout avec n’importe quelle personne. Dans notre société, on sait exactement quels terrains emprunter ou non et en présence de qui.

Cela apparaît comme une évidence. Pourtant, ces tabous ne l’ont pas forcément toujours été, et ne le seront pas irrévocablement pour toujours. Derrière chaque sujet sensible se cache une histoire, un litige, une explication, et cette dernière n’est pas gravée dans le marbre : elle peut évoluer avec son époque et son environnement.

C’est exactement le cas du sexe, et plus précisément de certaines pratiques sexuelles longtemps jugées ‘taboues’. Le sexe anal, par exemple, a souvent été - et est encore un petit peu, quand même - réprimandé. Pourtant, aujourd’hui, on n’a presque plus peur de s’y aventurer ni d’en parler. La preuve avec ces 3 pratiques sexuelles dites ‘taboues’ que l’on retrouve parmi les préférées des Françaises…

Le sexe anal, pratique taboue depuis la nuit des temps

Pour comprendre la raison pour laquelle le sexe anal, dit la 'sodomie', a été classé ‘tabou’, il faut remonter des milliers d’années en arrière. Selon la Bible, on doit l’origine de ce mot à Sodome - dérivé du latin ‘sodomia’ -, une ville située en Jordanie, non loin de la mer Morte. Toujours selon les textes bibliques, il s’agissait d’un endroit de débauche et de perversion qui allait à l’encontre totale des valeurs et principes fondamentaux de l’Église. Raison pour laquelle Dieu a finalement décidé de la détruire.

On se dirige ensuite vers l’Antiquité, à Rome et en Grèce, où "le sexe anal est alors envisagé comme un moyen pour le maître de transmettre une expérience à son élève," explique Passeport Santé. Elle y est alors pratiquée librement. Néanmoins, elle est tout de même synonyme de soumission : la personne dite ‘passive’ était généralement plus jeune, appartenait à un statut social inférieur ou était… une femme.

Un jeu malsain auquel on a mis un terme au Moyen-Âge, alors que "cette pratique regroupe toutes formes de sexe à visée non reproductrice : la masturbation, la fellation ou encore le coït interrompu. Pour des motifs d'ordre religieux évidents, la sodomie revêt dès lors une connotation négative. Longtemps interdit en France, le sexe anal n'est plus considéré comme une infraction pénale qu'à la fin du XVIIIe siècle", toujours selon Passeport Santé. Une connotation négative qui, depuis lors, est restée gravée dans les mœurs.

La libération des mœurs

Mais évidemment - et heureusement ! -, comme tout ce qui compose notre monde, les mœurs évoluent avec leur époque. C’est ce qu’explique la sociologue Janine Mossuz-Lavau dans les colonnes de Ouest-France : "Le processus de libération sexuelle a débuté dans les années 1960, quand on a commencé à pouvoir dissocier sexualité et procréation, c’est la grande révolution du XXe siècle. À partir de là, les femmes ont pu accéder beaucoup plus au désir et au plaisir. Ce mouvement n’a cessé, depuis, de se développer. De plus en plus, chacun veut exercer sa liberté. Être libre avec son désir. La culpabilité s’est estompée. Et ce mouvement va se poursuivre."

Ayant étudié un an la vie sexuelle des Français, elle a pu tirer certains constats de ses nombreux entretiens : "Les comportements sont beaucoup plus libres. Et la parole aussi. Je l’ai mesuré au cours de 65 entretiens menés durant l’année 2017 avec des personnes de tous horizons. Si bien que, quand à l’automne 2017 est survenu le mouvement #MeToo, je n’ai pas du tout été surprise." Une parole plus libre à tous les niveaux, notamment à celui des pratiques sexuelles et de l'intimité à deux - ou plus -. Si de notre temps, on n’invente plus rien puisque tout est déjà inventé, on s’amuse aujourd'hui à (re)découvrir des pratiques vieilles comme le monde, et à en parler... Ce qu’on s’interdisait encore il y a quelques dizaines d’années. "Il n’y a pas de nouvelles pratiques, ce sont les mêmes depuis l’Antiquité ! La masturbation, la sodomie, la fellation, le cunnilingus… Mais elles sont aujourd’hui davantage pratiquées. Et les gens en parlent plus facilement", conclut la sociologue.

Ces trois pratiques sexuelles "taboues" que les Français adorent…

ENFIN, on se lâche. On s’intéresse. On teste… On échange. C’est ce que démontre une étude concernant les tendances sexuelles, menée par LoveHoney Group en 2022 - rapportée par Oh!myMag -. Du côté de la France, et plus particulièrement des Françaises, les résultats mettent en évidence le fait que 40 % d’entre elles aiment l’Anal Surfacing - une pratique sexuelle qui consiste à toucher l’anus et ses contours -.

Vient ensuite l’Anal Shallowing - qui concerne cette fois l’ouverture de l’anus, sans aller plus loin -. Puis l’Anal Pairing - qui consiste à titiller la surface ou intérieur de l’anus, tout en réalisant une pénétration vaginale -. Avec les mains comme avec des jouets, les possibilités sont diverses et variées… Et les tabous, bientôt - on l’espère ! - inexistants.

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Marie Ordioni
Rédactrice

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