"Dépêche-toi esclave. Je vais te donner 1 centime, tu ne mérites que ça". C'est le message qu'a reçu un livreur travaillant pour la plateforme Uber Eats à Laval en Mayenne. L'auteur de ce message raciste, une cliente que le livreur Yaya, 34 ans originaire de Guinée-Conakry, s'apprêtait à livrer. "Blessé moralement", Yaya a porté plainte pour "injure non publique en raison de l’origine".

Les faits se sont déroulés le 14 mai vers 20h. "Une fois qu’on a accepté une commande, le client voit notre photo directement sur l’écran", explique le livreur à France Bleu, montrant au passage un taux de 98% de satisfaction pour 2.796 commandes livrées. "Nous, on voit seulement son nom et son numéro de téléphone : on ne voit pas son visage".

"Ces insultes, c'est insupportable"

Après avoir reçu le message, le livreur a décidé de ne pas livrer la commande, "parce que ces insultes, c’est insupportable", a-t-il détaillé. Le livreur a également appelé la plateforme Uber Eats qui s’est chargée d’annuler la commande de la cliente : "On est dans un pays de droits, je ne pouvais pas faire justice moi-même", a-t-il confié.

En 7 mois de travail pour Uber Eats, Yaya n'a jamais rencontré de problèmes. Une semaine après les faits, l'homme ne décolère pas. "Je n’arrive pas à dormir comme il faut, j’imagine tout le temps (les mots de la cliente, NDLR)".

Uber Eats ne tolère "aucune discrimination"

De son côté, l'entreprise californienne a annoncé faire le nécessaire pour suspendre le compte de la cliente, expliquant accompagner ses livreurs dans leurs démarches pour porter plainte. Uber Eats a rappelé dans un communiqué qu’elle ne tolère "aucune discrimination envers les livreurs, les restaurants et les clients, que cela soit en raison de leur origine, de leur religion, de leur handicap, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur situation familiale, de leur âge ou tout autre facteur de discrimination".

Les Éclaireuses

 

 

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