Le burn-out fait aujourd'hui partie du vocabulaire du travail. Fatigue, stress et dépression rythment le quotidien de nombreux Français qui subissent un épuisement professionnel. 

Mais un nouveau terme émerge depuis quelque temps traduisant aussi le mal-être des travailleurs, il s'agit du brown-out 

Le brown-out : chercher du sens dans son travail

La première personne à avoir employé le mot en France, c'est François Baumann, docteur généraliste, avec son roman "Brown-out : quand le travail n’a plus aucun sens." Bien que le "brown-out" ne soit pas connu en France, le terme est déjà utilisé par les chercheurs américains depuis 5 ans. 

"Burn-out", "bore-out", "brown-out", quelle est la différence ? 

Toutes ces maladies professionnelles présentent les mêmes symptômes mais se distinguent par des causes différentes. Le burn-out est le résultat d'un épuisement émotionnel et le bore-out est lui dû à un manque de travail, un ennui profond. Le brown-out se rapproche davantage de la crise existentielle du salarié qui se désengage de son travail faute d'y trouver un sens. 

Plus d'un Français sur deux concernés

François Baumann indique que 54% des Français seraient atteints de brown-out contre 37% des gens à l’échelle mondiale. Il relève également les différents symptômes tels qu'une dépréciation de soi-même qui entraîne un "à quoi bon ?", de la déprime, voire une dépression, des idées noires et suicidaires".

 Le médecin généraliste raconte avoir vu de nombreuses fois des employés "zombiesques" s'échouer en larmes dans son cabinet. Pour aider ses patients, François Baumann "les met en arrêt de travail pour qu’ils respirent. Pour cela, [il est] obligé de passer par des médecins du travail, qui sont plutôt enclin à les arrêter. Suite aux vagues de suicides, ils sont très avertis et très prévenants au moindre signe de souffrance. Quand il y a des reconversions professionnelles, [il] propose aussi des psychothérapies de soutien."

L'évolution des pratiques du travail

Et le mal du siècle provient sûrement de l'évolution des pratiques du travail. Pour François Baumann, il s'agit de l'apparition des bullshit jobs avec la révolution technologique. Il est de plus en plus difficile de percevoir un intérêt durable à ses missions quand on se trouve derrière un écran loin du terrain. 

La crise sanitaire ne vient pas arranger la situation. Télétravail, manque d'interaction sociale, solitude, tant de problèmes que subit la jeune génération qui se retrouve dans l'impossibilité de se projeter. 

La jeune génération a grandi avec l'émergence des mouvements écologiques mais aussi sociétaux et ne se voit plus aujourd'hui travailler sans être en accord avec les valeurs de l'entreprise et cherche également un but à atteindre. 

Les Éclaireuses