Alors que la France a entamé une réflexion en faveur de l'allongement du délai de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), la situation semble avancer (reculer ?) de l'autre côté de l'Atlantique. 

L'Arkansas, un état du sud des États-Unis, a adopté ce mardi une loi interdisant l'avortement même en cas de viol ou d'inceste. Le seul cas pour lequel l'IVG sera encore autorisée sera celui de l'urgence médicale pour "sauver la vie de la mère", a annoncé le gouverneur de l'État, Asa Hutchinson. Il a dit avoir ratifié cette loi en raison de ses "convictions sincères" contre l'avortement.

Une loi pour "préparer le terrain"

Avec la promulgation de cette loi dans l'Arkansas, les opposants à l'interruption volontaire de grossesse espèrent un revirement de la Cour suprême des États-Unis qui avait proclamé, en 1973, le droit d'avorter jusqu'à vingt-deux semaines de grossesse. Un tel revirement permettrait à chaque État de légiférer à sa guise et augmenterait davantage les inégalités territoriales.

"Le but de cette loi est de préparer le terrain pour que la Cour suprême annule la jurisprudence actuelle", a indiqué le gouverneur de l'Arkansas, dans un communiqué. D'autant plus que la Cour suprême est solidement ancrée à droite depuis la nomination par Donald Trump de la juge Amy Coney Barrett, connue pour son opposition à l'interruption volontaire de grossesse.

L'IVG, un sujet qui divise

L'interruption volontaire de grossesse est un sujet qui divise, d'autant plus dans le pays du rêve américain. L'opposition est très vive entre les états, notamment entre le sud et le nord. La cause ? Probablement la forte place de la religion et le conservatisme prééminent. D'ailleurs, l'Arkansas est connu pour son conservatisme chrétien.  

Depuis une vingtaine d'années, les États du sud ont multiplié les textes de loi restrictifs sur l'avortement, imposant par exemple une largeur pour les couloirs menant aux blocs opératoires, contraignant de nombreuses cliniques à fermer leurs portes. 

La puissante organisation de défense des droits, l'Union américaine des libertés civiles (ACLU) a immédiatement annoncé qu'elle contesterait en justice le texte qui devrait entrer en vigueur cet été.

Les Éclaireuses

 

 

 

 
 

 

Tags : News