Alors que le mois de juin est le Pride Month (le mois des fiertés), durant lequel est notamment célébrée la Gay Pride, un pays semble revenir sur ses pas. Mardi 15 juin, la Hongrie a adopté un texte interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs. Cette décision suscite l'inquiétude des défenseurs des droits, d'autant plus que le gouvernement de Viktor Orban multiplie les restrictions visant les LGBT.

Une loi dans la continuité de la réduction des droits des LGBT

Ces dispositions ont été introduites en dernière minute par des députés du Fidesz, le parti au pouvoir, dans un texte visant en théorie à renforcer la lutte contre la pédophilie. Le Premier ministre nationaliste n'a cessé ces derniers mois de multiplier les réformes visant à réduire les droits des LGBT. En décembre 2020, il a par exemple fait modifier la Constitution pour y faire figurer l’interdiction d’adopter pour les couples homosexuels. "L’objectif de cette loi est la protection des enfants de moins de 18 ans", ont assuré les élus du parti de M. Orban.

Des films, séries ou publicités menacés

"La pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans", écrit ce document approuvé par 157 députés hongrois.

Dans la pratique, les programmes éducatifs ou les publicités de grands groupes solidaires des minorités sexuelles et de genre, comme celle de Coca-Cola représentant un couple d'hommes, qui avait suscité en 2019 des appels au boycott, ne seront plus autorisés. De même que certains livres, certaines séries comme Friends ou des films comme Bridget Jones ou Harry Potter, dans lesquels l'homosexualité est abordée, pourraient également être interdits aux mineurs.

Une stigmatisation encore plus grande des personnes homosexuelles

"Ces propositions vont stigmatiser davantage encore les LGBT, les exposant à une plus grande discrimination dans ce qui est déjà un environnement hostile", a commenté dans un communiqué David Vig, le directeur d'Amnesty International en Hongrie. Ce dernier fait un rapprochement avec la loi russe qui punit tout acte de "propagande" homosexuelle destinée aux plus jeunes, loi qui a abouti à discriminer les minorités sexuelles.

Membre de l'Union européenne depuis 2004, la Hongrie, dont la charte des droits fondamentaux interdit pourtant toute discrimination basée sur l'orientation sexuelle, est régulièrement accusée par Bruxelles d'atteintes à l'État de droit. Avant le retour au pouvoir de Victor Orban en 2010, le pays était pourtant l'un des plus progressistes de la région : l'homosexualité y a été dépénalisée dès le début des années 1960 et l'union civile entre conjoints de même sexe reconnue dès 1996.

Des milliers de personnes sont descendues lundi soir dans les rues de Budapest pour dénoncer cette "propagande permanente" du gouvernement contre la communauté LGBT.

Les Éclaireuses

 

 

 

 

 

 

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