La fessée n'a pas fini de faire parler d'elle. L'an dernier, le débat quant à son utilité et à sa pertinence a beaucoup fait parler, tandis que la France est devenue le 56e pays du monde à l'interdire.

Aujourd'hui, c'est à travers une nouvelle étude que la fessée agite l'opinion publique. Selon un rapport publié le 28 juin dans la revue médicale britannique "The Lancet", l’usage de ce châtiment corporel, encore toléré dans nos sociétés actuelles, serait néfaste pour le développement des enfants. Mais aussi, la fessée rendrait ces derniers plus agressifs lorsqu’ils grandissent.

La fessée "nuisible au développement des enfants"

Basé sur l'analyse de 69 études portant sur les conséquences de la fessée, le rapport vient mettre un terme aux idées reçues qui prétendent qu'un tel geste "n’a jamais fait de mal à personne". "Les châtiments corporels tels que la fessée sont nuisibles au développement et au bien-être des enfants", souligne ainsi Elizabeth T. Gershoff, professeure de sciences familiales à l’université d’Austin (Texas, États-Unis) et principale autrice du rapport.

Dans une étude de l'Université de Harvard, publiée dans la revue Child Development, les scientifiques ont conclu que la fessée pouvait altérer le développement du cerveau des enfants de la même manière que des formes plus graves de maltraitance, en activant des zones du cerveau impliquées dans la perception des menaces et en modifiant directement leur prise de décision. "Les enfants dont les familles utilisent les châtiments corporels sont plus susceptibles de développer de l'anxiété, de la dépression, des problèmes de comportement et d'autres problèmes de santé mentale", a déclaré Katie A. McLaughlin, professeure agrégée de sciences sociale et chercheuse principale de l'étude.

 

"Les châtiments corporels n’améliorent pas le comportement des enfants. Au contraire."

La fessée est bien souvent utilisée dans un but "éducatif". "Les parents frappent leurs enfants parce qu’ils pensent que cela améliorera leur comportement. Malheureusement (…), les châtiments corporels n’améliorent pas le comportement des enfants. Au contraire, ils l’empirent", soutient Elizabeth T. Gershoff.

Les scientifiques se sont concentrés exclusivement sur l’usage de la fessée, excluant ainsi toutes sortes de châtiments comme les punitions à l’aide d’objets (martinet). En partant de ce postulat, les experts en ont conclu que l’usage de la fessée engendrait des attitudes négatives chez les enfants soumis à la fessée, lesquels développeraient davantage d’agressivité en grandissant.

L’Académie de pédiatrie américaine préconise des punitions plus légères comme la mise au coin, afin d'éviter les coups et leurs effets dévastateurs. En France, selon la Fondation pour l’Enfance, reconnue d’utilité publique, 85 % des parents avouent avoir toujours recours à la "violence éducative ordinaire" ou à des agressions verbales, afin de punir leurs enfants.

Les Éclaireuses

 

 

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