Après dix heures de débats et des pics de tension, les députés ont adopté en première lecture une proposition de loi visant à allonger le délai légal pour l'avortement. Mais son examen a ravivé les passions sur ce sujet jugé « sensible » par le gouvernement.

Le texte qui allonge le délai légal d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d'aménorrhée) a été voté par 86 voix pour, 59 contre et 7 abstentions, la plupart des groupes politiques étant partagés. C'est désormais au tour du Sénat de s'en saisir.

Du fait d’un manque de praticiens et de la fermeture progressive de centres IVG, il s’écoule souvent plusieurs semaines entre le premier rendez-vous et l’intervention. Chaque année, entre 3 000 et 4 000 femmes « hors délai » partiraient avorter à l’étranger, selon un rapport parlementaire publié en 2000.

« Nous attendons que les femmes puissent vivre leur accès à l'avortement comme elles le souhaitent. Les entraves continuent dans notre pays », a tonné l'élue LREM Aurore Bergé. « Personne ne remet en cause le droit à l'IVG », se sont défendu à plusieurs reprises les parlementaires de droite.

L'ex-LREM Matthieu Orphelin, président du groupe EDS (Écologie, Démocratie, Solidarité), qui avait mis ce texte à l'ordre du jour, s'est félicité d'avoir « tenu bon » : « Les combats pour les droits des femmes sont toujours difficiles face aux conservateurs. »

Cette nouvelle loi sur l'IVG intervient près de 45 ans après la loi Veil, loi qui avait donné lieu au discours historique de Simone Veil en faveur de l'IVG, le 26 novembre 1974. 

Les Éclaireuses

 

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