Que faisiez-vous, vous, à 14 ans ? Dans un pays libre, une jeune fille de 14 est (normalement) préoccupée par les dernières tendances TikTok, rêve de passer une journée avec le beau garçon (ou la belle jeune fille) qui fait battre son cœur et s'imagine tantôt en rock star, tantôt en actrice oscarisée. Sauf que cette réalité n'est pas celle de toutes les jeunes filles du monde.
En Iran par exemple, des jeunes filles de 14 ans (et parfois moins) ont, elles aussi, décidé de faire tomber le voile pour se battre, aux côtés de leurs grandes sœurs (et même de leurs mères) pour leur liberté. Depuis la mi-septembre, les journées des Iraniennes sont rythmées par des révoltes contre le régime en place. Le point de départ de ce mouvement massif ? Le décès de Mahsa Amini qui a mis, le 16 septembre, le feu aux poudres. À compter de ce jour, les mouvements de contestation n'ont cessé de grandir en Iran. Dans tout le pays, des femmes et des hommes manifestent contre le régime et les lois encadrées par la police religieuse.
Ce mouvement, d'une grande puissance, semble chaque jour rallier de plus en plus de personnes, unies sous une même envie : créer un pays où la liberté est une réalité.
Si les premiers acteurs de cette vague de contestation étaient avant tout des femmes adultes, le mouvement connaît des réminiscences dans toutes les strates de la société, sur les stades de foot comme dans les collèges et les lycées.
Les jeunes filles sont également entrées dans la lutte pour leur liberté
Le 7 octobre dernier, une image a fait le tour d'Internet : on y voit des jeunes filles (des adolescentes) faisant, cheveux découverts, un doigt d'honneur aux autorités religieuses. Par ce geste, symbolique, ces jeunes filles, pas tout à fait encore femmes, sont entrées dans le même combat que leurs grandes sœurs. L'image est claire : elles sont prêtes à défier leurs parents et les autorités religieuses pour gagner (quel qu'en soit le prix) leur liberté.
Les lycéennes en #Iran, 17 jours après l’assassinat de #MahsaAmini : pic.twitter.com/b48iguRoq8
— Farid Vahid (@FaridVahiid) October 3, 2022
Autres images chocs, dans la rue on a pu voir des jeunes filles, de 16 ans tout au plus, prendre leur courage à deux mains et descendre dans la rue pour crier "Liberté" ou encore "Je tuerai ! Je tuerai celui qui a tué ma sœur !".
A beautiful protest in Karaj, Iran, where schoolgirls are chanting: Freedom!
— Masih Alinejad ?️ (@AlinejadMasih) October 4, 2022
This is Iranian new generation’s revolution against gender apartheid regime.
The girl who took this video wrote to me: We are not scared, we don’t want to live with humiliation.#MahsaAmini#مهسا_امینی pic.twitter.com/Iy57NsDv5t
« Je tuerai! Je tuerai celui qui a tué ma sœur ! », lancent à l’unisson des collégiennes dévoilées de Karaj, à l’ouest de Téhéran, ce mardi 4 octobre à la sortie des cours, en soutien à la révolte qui secoue l’#Iran depuis 19 jours après la mort de #MahsaAmini. pic.twitter.com/YMyWxaaNNl
— Armin Arefi (@arminarefi) October 4, 2022
Un mouvement qui semble prendre, chaque jour, un peu plus d'ampleur
Depuis presque un mois maintenant, les mouvements de contestation semblent prendre de l'ampleur en Iran, et ce, malgré les morts. Selon une ONG, depuis le début des révoltes il y aurait eu 185 morts, dont 19 enfants. Selon The Guardian, la police irait même jusqu'à arrêter des enfants dans les écoles pour éviter les mouvements de contestation.
Pourtant, malgré toutes ces embûches, rien ne semble pouvoir aujourd'hui arrêter les résistants au régime iranien. Chaque jour, de nouvelles actions contre le gouvernement assoient encore un peu plus le mouvement de contestation dans le pays. Dernier mouvement notable en date : le hacking d'une chaîne de télévision pour projeter sur les téléviseurs du pays les images des femmes tombées au nom de la liberté.
À l'international aussi les mouvements de solidarité envers les Iraniennes se font de plus en plus nombreux. Sur les réseaux sociaux, de plus en plus de personnalités publiques prennent la parole pour ne pas que ce mouvement tombe dans l'oubli ou soit étouffé par le gouvernement iranien. Chaque partage de hashtag, chaque vidéo de soutien est aujourd'hui devenu un moyen de prêter main-forte aux femmes et aux hommes qui, chaque jour, en Iran, tombent pour la liberté.
Les Éclaireuses

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