S'il vous plait... Dessinez-nous un business !

Non, ce n'est pas la petite voix d'un bonhomme extraordinaire qui nous a réveillées un matin, nous demandant un dessin qu'il pourrait garder précieusement, mais plutôt la voix de milliers de Girl Boss en attente d'être inspirées et d'avoir le coup de boost qu'il leur fallait. 

Alors, on a saisi notre crayon, un bout de papier, un micro et un millier de questions, et on est parties à la conquête du monde pour vous dénicher les entrepreneurs les plus inspirants et vous faire visiter les business les plus époustouflants. 

Suivez le guide, aujourd'hui, on vous invite Dans le Business d'UNY, la première marque qui révolutionne l'industrie du rasage et de l'épilation.

Marine Morel a toujours voulu changer les choses. Les injustices l'ont toujours révoltée et animée, et elle n'a eu de cesse de défendre celles et ceux qui avaient besoin, si bien qu'elle décide que quand elle sera grande, elle sera avocate !

Bon, ça, ça a loupé. Mais ce n'est pas plus mal, car finalement, Marine a réalisé son rêve d'enfant et aujourd'hui, avec son associé Bertrand, ils changent les choses grâce à UNY. 

En pleine campagne Ulule, UNY a déjà tout de la marque engagée qui s'apprête à débroussailler une industrie vieille et genrée. Parce que Marine le dit si bien : "la peau n'a pas de sexe". Non, malgré ce que le marketing voudrait nous faire croire, entre la peau d'un homme et celle d'une femme, il n'y a pas de différence qui mérite des produits de rasage et d'épilation différents. Alors, pourquoi ne pas avoir le même rasoir ?

C'est ainsi qu'UNY est née pour proposer un rasoir "unisexe" qui convient aussi bien aux hommes, aux femmes et aux personnes non binaires. Mais derrière cette marque engagée se cache un vrai combat !

Vous voulez en savoir plus, alors suivez le guide. On poursuit la visite Dans le Business d'UNY !

Enjoy,

Les Éclaireuses

 

À l'origine : Marine Morel et un rasoir volé 

 
 
 
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Marine se souvient très bien du jour où elle a utilisé son premier rasoir. Si sa grand-mère lui avait toujours dit qu'elle lui apprendrait à s'épiler le jour où ses premiers poils pointeraient le bout de leur nez, elle n'a pas vraiment écouté les conseils de sa grand-mère adorée qui lui avait déconseillé fermement d'utiliser un rasoir. Mais après un cours de sport, lorsque Marine doit faire face aux regards et aux remarques de ses camarades, elle décide qu'il est temps de se débarrasser de ses poils tant critiqués. En rentrant de l'école, elle vole le rasoir de son frère et dit au revoir à ses poils qui ne la dérangeaient pas, mais que la société ne voulait surtout pas voir. 

Des années plus tard, en plein confinement, Marine est face à un constat alarmant. Les rayons épilations de nos supermarchés n'ont jamais changé. Un produit identique mais au marketing bien différent selon le genre. Du rose pour les femmes, du noir ou du bleu pour les hommes. De la beauté et du confort pour les femmes, un tabou pour les hommes. Et surtout un prix plus élevé pour les femmes... C'est ce qu'on appelle la Taxe rose ! 

Face à ce constat hallucinant, Marine voit un mouvement pour contrer ce marketing genré qui crée deux camps pour un produit qui répond aux mêmes besoins, aux mêmes problématiques. Elle fait ses recherches, s'interroge, questionne et décide d'en finir avec les stéréotypes et de lever le voile sur le tabou des voiles. UNY est ainsi née. 

 

L'aventure UNY, un projet fou à la base d'une révolution 

 
 
 
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Elle se souvient très bien du jour où elle a annoncé à son patron qu'elle quittait le navire. Après 5 années ensemble et à contribuer depuis ses 24 ans à la croissance de cette entreprise qui n'est pas la sienne, elle annonce : "Le confinement m'a permis de réfléchir et m'a fait me rendre compte que j'avais envie de faire autre chose, de mener ma barque, de mener mon projet avec mes valeurs." 

Pour Marine, les débuts sont une page blanche qu'elle doit écrire sans trop savoir par où commencer. Elle se lance dans l'inconnu mais sait qu'elle doit commencer par penser au produit qu'elle veut créer : un rasoir non genré, accessible et au prix juste.

Bertrand Boullay est un de ces anciens collègues devenu un très bon ami et aujourd'hui son associé. C'est autour d'un verre qu'elle lui raconte comment elle s'apprête à quitter son job et lui parle de son projet. C'est le premier à lui dire : "C'est génial comme idée ! Moi aussi, je me sens concerné". Finalement, Bertrand veut rejoindre le navire et le fait très rapidement. 

Sa première peur : la réaction des gens, surtout quand autant de temps, de travail et d'argent ont été investis. Elle raconte : "jusqu'au moment où le produit a été envoyé à 200 personnes pour être testé, j'ai eu peur d'être à côté de la plaque." Mais si les réactions de ses proches sont mitigées, surtout face à une grand-mère qui prône l'épilation et la cire plutôt que le rasoir, il y a bien des personnes qui la soutiennent. On vous rassure, sa grand-mère est aujourd'hui un soutien sans faille, qui prouve que les mentalités peuvent changer.

Bien décidés à briser les diktats autour des poils, ils se rendent très vite compte que c'est un combat qui les dépasse. Les poils sont un sujet dont on ne parle pas ! Si Instagram le veut autrement, la réalité est bien là : les poils c'est un sujet de société, une catastrophe, un sujet vaste mais surtout complexant qui crée des traumatismes et des complexes dont on ne parle pas assez. 

Mais finalement, Marine et Bertrand n'ont pas peur de s'attaquer à des normes sociétales. Et à peine le compte Instagram crée, UNY reçoit déjà des messages de personnes qui les soutiennent et les poussent à tout donner.

Les galères de l'entrepreneuriat : trouver un fournisseur quand on se lance.

 

 
 
 
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Au début d'UNY, Marine travaille en terrasses, rencontre du monde, déjeune avec des entrepreneurs, des experts de l'industrie de la beauté, des personnes qui peuvent l'aider. C'est quelque chose qui lui tient à cœur : "Rencontrer beaucoup de gens, c'est très inspirant, ça te donne toujours du recul, de bonnes idées, des bonnes pratiques dans ton secteur ou même pas dans ton secteur. Qu'importe, c'est toujours très enrichissant." 

Les premières galères arrivent avec le choix du fournisseur. Car que l'on soit à la recherche de Made in France ou pas, le problème est le même, il faut trouver un fournisseur qui croit en votre projet, vous fasse confiance, mais accepte surtout de produire en petites quantités. Si la crème universelle UNY est faite dans un laboratoire français, pour les rasoirs, Marine et Bertrand sont allés frapper à la porte de nos voisins européens, en Finlande, pour développer leurs rasoirs en 4 couleurs différentes. 

"C'était très compliqué de trouver une usine qui faisait des rasoirs, en France, il n'y en a pas ou alors ce sont des produits très artisanaux. Il y a quelques usines en Europe, mais on a eu beaucoup de mal à les contacter, à échanger avec eux et à parler de notre projet." Et pour leur crème, il a fallu "retourner la France entière pour trouver le moindre laboratoire qui accepterait nos quantités minimes." Mais le Made in France, pour Marine, c'est quelque chose qui lui tient à cœur, surtout pour réduire l'impact écologique : "C'est très important, tout ce qu'on pourra faire en France, on le fera, pour éviter de faire un transport à l'autre bout du monde pour un rasoir ou quoi que ce soit." 

À 2 jours du lancement sur Ulule, Marine est loin d'être sortie d'affaire. La page Ulule n'est pas terminée et elle vient juste de recevoir la vidéo de lancement. Pourtant, Marine n'a pas l'air paniquée, elle a ce ton pétillant, cette bonne humeur contagieuse qui se transmet même par le combiné du téléphone. Elle est inspirante.

 

UNY, aujourd'hui 

 
 
 
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C'est parce que Marine croit en son projet qu'il est facile de la soutenir, du moins pour nous, car ça n'a pas toujours été le cas. Elle nous a raconté comment, alors que UNY faisait ses débuts, elle a un appel avec un expert des start-ups : "J'en attendais énormément de ce call, ça a duré 15 minutes, c'était un enfer." Les questions s'enchaînent : "Pourquoi les poils ? Pourquoi non genré ? Pourquoi pas que les femmes ?". En raccrochant, Marine est démotivée mais ne se laisse pas abattre. 

Elle déclare : "Plus tu vas te prendre des portes et franchir des obstacles, plus tu vas devenir plus fort et c'est comme ça que tu apprends. Un projet aura toujours des ambassadeurs et des détracteurs." De cette étape difficile, elle en ressort une leçon et apprend à prendre du recul pour s'adapter et trouver une solution. Pour elle : "Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Plutôt que de ruminer le truc, il y a toujours une solution, il faut juste la trouver." 

Et ça, Marine l'a bien assimilé. Avec des galères qui reviennent à chaque shooting photo, elle a su s'adapter rapidement pour finir gagnante. 

Lorsqu'on lui demande ce qu'UNY lui a appris, Marine est formelle, UNY lui a appris à se faire confiance et à se fier à son intuition. C'est une chose qu'elle a transformée en conseils pour tous celles et ceux qui souhaiteraient entreprendre. "J'ai tendance à aller chercher plus expert que moi (...) pour monter en compétence plus vite car ils vont toujours apporter une opinion, un angle différent. Mais il faut aussi beaucoup s'écouter, suivre son intuition. Au début de l'aventure, tu te fais moins confiance, tu as envie d'écouter et donner plus d'importance à des experts. Alors qu'en fait, plus régulièrement, ton intuition est la bonne. Il faut croire en sa vision (...) être son premier fan parce que personne ne va le faire à notre place."

Et son autre conseil ? Prendre du temps pour soi et saisir une opportunité pour prendre soin de soin plutôt que de toujours travailler sur son projet : "C'est bien de n’avoir rien à faire pour recharger les batteries et être plus créatif." 

Aujourd'hui, alors qu'UNY lance sa campagne Ulule, prête à chambouler l'industrie du rasage et de l'épilation, Marine et Bertrand imaginent le futur, un monde où les rayons sont pour tout le monde, sans séparation ni segmentation, sans rose ni bleu : "Qu'on arrive à une industrie plus inclusive, laisser le choix aux gens et que tout le monde se sente plus libre et fier de leur choix, et surtout que chacun soit armé face aux remarques sur leurs poils." 

Uny veut prendre soin de vous et espère qu'un jour les futures générations auront le choix, poils ou pas poils, tout va bien ! 

 

 

Tags : C'est qui la Boss