Cela fait maintenant un an que la terreur règne dans les rues de Kaboul. Depuis le retour des talibans au pouvoir, la vie a changé du jour au lendemain pour les Afghans et, surtout, pour les Afghanes. Les femmes sont les premières victimes du régime religieux des talibans. Petit à petit, les femmes afghanes voient leurs droits disparaître. Ça a commencé par la suppression des séries TV avec des femmes, puis c'est l'école qui a été supprimée pour les jeunes filles et, dernière interdiction en date, les femmes n'ont plus le droit de sortir du pays sans un homme (père, frère ou mari).
Toujours dans cette volonté de soumettre encore un peu plus les femmes à un régime où les règles intégristes de l'islam sont légion, les talibans ont décidé que, dorénavant, les femmes du pays devaient se couvrir le visage. Un voile intégral donc, avec une grille au niveau des yeux pour leur permettre de voir sans pour autant attiser le regard des hommes. Jusqu'à cette nouvelle décision, c'était essentiellement le foulard qui était porté (et toléré). Cette décision, c'est le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice qui l'a prise et il s'est aussi intéressé au cas des présentatrices TV forcées, depuis samedi 21 mai, de se couvrir le visage pendant leur travail.
Une décision rejetée par les journalistes
Malgré la décision du ministère de la Vertu, les journalistes ont, le temps d'une soirée, décidé de s'opposer à cette décision en passant à l'antenne sans dissimuler leur visage. Un acte de rébellion osé dans un pays où il est relativement dangereux de s'opposer aux décisions du régime islamique. Cependant, cette rébellion a été de courte durée. Dès le lendemain, les présentatrices étaient vêtues d'un voile intégral qui dévoile seulement leurs yeux et leur front.
"Nous continuerons notre lutte jusqu'à notre dernier souffle", a assuré Lima Spesaly, présentatrice pour 1TV.
Les différents directeurs de chaîne ont indiqué qu'ils avaient été forcés d'appliquer cet ordre pour l'ensemble du personnel féminin (et ce, qu’elles passent à l'antenne ou non).
Différents actes de solidarités mis en place par les hommes
Loin de faire l'unanimité, cette décision du gouvernement a provoqué de vives réactions. Certains hommes ont d'ailleurs porté des masques pour cacher leur visage. En portant des masques noirs, les hommes ont, d'une part, exprimé leur solidarité envers leurs homologues féminines, mais c'est également une façon de protester envers cette décision du gouvernement.
Le ministère de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice a également déclaré que toutes les femmes qui ne respecteraient pas cette règle vestimentaire finiraient par perdre leur emploi. Mais, tant que les femmes se plient aux règles, il n'y a, selon le gouvernement, aucune raison de les priver de leur travail. Il en va de même pour les femmes travaillant au sein du gouvernement. Pire, les hommes peuvent également être licenciés si leur épouse, leur sœur ou leur fille ne respectent pas cette loi vestimentaire.
Cette décision a comme un air de déjà-vu pour les Afghanes. Le retour des talibans a définitivement marqué un retour aux anciennes règles déjà imposées par les talibans entre 1996 et 2001.
Les Éclaireuses
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