Facebook transmet les messages d'une jeune fille poursuivie pour avortement à la police

Noa Gonzo Rombo 11 août 2022

Le 9 août dernier, une jeune fille a été arrêtée pour avortement dans l'État du Nebraska. Durant l'enquête, Facebook a livré à la police ses messages privés...

C'est une polémique qui provoque des réactions vives à travers le monde. Aux États-Unis, plus précisément dans l'État du Nebraska, une jeune fille âgée de 17 ans et sa mère, arrêtées puis poursuivies par la police pour avortement clandestin, ont vu leurs messages privés livrés à la police par Facebook. Problème ? La justice se base sur les preuves présentes dans ces messages pour poursuivre les deux femmes...

 

Facebook livre les messages d'une jeune fille poursuivie pour avortement à la police

L'enquête débute en juin dernier lorsque Celeste Burgess aurait subi une fausse couche. Le policier chargé de l'enquête ne la croit pas, il ordonne une autopsie du mort-né alors même qu'il est déjà enterré. D'après son dossier médical, Celeste était alors enceinte de près de six mois, soit entre 23 et 27 semaines de grossesse. Dans le Nebraska, l'avortement est légal uniquement jusqu'à 20 semaines de grossesse.

C'est grâce à un mandat d'arrêt que les policiers accèdent aux messages privés de la mère et la fille puis découvrent que la jeune femme s'est procuré une pilule abortive afin de mettre fin à sa grossesse. La prise de cette dernière aurait entraîné la perte de l’enfant après la 20ème semaine de grossesse, un crime au Nebraska depuis l’arrivée de la nouvelle législation.

Les deux femmes risquent gros : la fille est poursuivie pour avoir eu recours à un avortement après 20 semaines de grossesse, mais aussi pour avoir effectué un avortement sans avoir de licence, avoir caché un cadavre, caché la mort d’une personne et avoir fait une fausse déclaration. La mère, quant à elle, est poursuivie pour trois crimes et deux délits, dont ceux d'avoir perpétré un avortement au-delà de vingt semaines, alors qu'elle n'était pas médecin.

Cette affaire, qui soulève une vague d'indignation à travers le pays mais aussi le monde, pointe vers un seul responsable : Facebook.

 

 

L'entreprise s'est exprimée et défendue dans un communiqué

L'entreprise s'est rapidement défendue dans un communiqué précisant que les mandats émis à son encontre ne faisaient pas mention d'une enquête pour avortement, mais d'un nourrisson mort-né : "Rien dans les mandats valides que nous avons reçus des forces de l'ordre locales début juin, avant la décision de la Cour suprême, ne mentionnait l'avortement. Les mandats concernaient des accusations liées à une enquête criminelle et les documents judiciaires indiquent que la police enquêtait à l'époque sur le cas d'un bébé mort-né brûlé et enterré, et non sur une décision d'avortement".

 

 

Cette polémique intervient alors que Mark Zuckerberg, le patron de Meta (maison mère de Facebook) assurait à ses salariés que des efforts seraient réalisés pour crypter les données des utilisateurs et ainsi "protéger les personnes" qui chercheraient à avorter
Meta s'était également engagé à rembourser les frais de voyage des employées devant se déplacer pour accéder à des soins concernant la santé reproductive.

 

Les Éclaireuses

 

Noa Gonzo Rombo
Rédactrice Bien-Être

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