Spotted aux Buttes de Chaumont, au parc des Tuileries, ou encore au bois de Boulogne, des Parisiens se dorant la pilule en plein confinement

Les prochains jours, quoi que, disons les prochaines semaines, s'annoncent compliqués... Car si nos voisins italiens nous avaient prévenus, certains Français, souhaitant profiter de leurs derniers instants de liberté, ont préféré ignorer les conseils de l'Italie. Était-ce obligé ?

Les uns sur les autres au marché, sur l'herbe ou au bord du Canal Saint-Martin. Décidément, le mot confinement ne parle pas à tout le monde et nécessite une mise au clair de notre cher Président qui parlera ce soir à 20 heures. Préparez-vous, car désormais et selon les rumeurs, c'est le confinement total qui nous attend, avec un couvre-feu à 18 heures et un laissez-passer autorisé uniquement pour faire ses courses. 

Et face au rassemblement de la veille en plein soleil, les parcs ont désormais été fermés, une réponse du gouvernement qui ressemble à une punition face à des enfants insolents, ne respectant pas les règles qui leur ont été imposées pour leur sécurité. 

On peut trembler, mais il fallait s'en douter. La Chine, l'Italie puis l'Espagne nous avaient pourtant prévenus. Était-il réellement indispensable de profiter des rayons du soleil quand, au fond, c'est la vie de plusieurs personnes qui est en jeu ? À cette question, l'Italie nous rira sûrement au nez, car la vie en quarantaine n'a rien de drôle, mais elle aurait sans doute pu être évitée si ce dernier week-end s'était mieux passé. 

Pour Libération, la romancière romaine Cristina Comencini raconte son quotidien en plein confinement en Italie. C'est un texte poignant, qui annonce ce qui nous attend. Une nouvelle vie à laquelle il faudra s'adapter, un quotidien avec lequel il faudra apprendre à composer, et qui nous fera nous poser des questions sur ce que l'on veut vraiment pour notre futur. 

Elle écrit : "Chers cousins français, si on arrive à survivre, le problème, en Italie, sera de comprendre si les couples, avec ou sans enfants, les femmes et les hommes seuls, résisteront à l’enfermement dans leur maison, s’ils réussiront à rester ensemble, à jouir encore de la compagnie réciproque ou de la solitude choisie, après une connivence forcée et ininterrompue d’un mois entier." 

Oui, ça fait froid dans le dos, et c'est malheureux. Elle poursuit : "Jamais Internet n’a été aussi important. (...) Dans les jours qui ont précédé la fermeture de tout, on s’échangeait des milliers de gifs et d’images amusantes sur le virus, des vidéos désopilantes tirées de vieux films. À présent, l’atmosphère est plus lourde, nous restons dans le silence – avec l’ordre intimé par le gouvernement : ne bougez pas !" 

Elle conclut son texte par : "Chers cousins, je souhaite de tout cœur que tout ça ne vous arrive pas, ou, si ça devait arriver, que ce soit une expérience à ne pas oublier". 

Au fond, c'est une épreuve difficile à surmonter, mais qui nous fera grandir, nous rassemblera en tant qu'habitants d'un même pays, et qui sait... Peut-être que dans quelques années, quand on sera dans les livres d'histoire des prochaines générations, on esquissera un sourire. 

Les Éclaireuses

 

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