Si cette période de quarantaine est, pour certaines, l'occasion de se recentrer sur elles-mêmes et passer du temps avec leurs proches qu'elles ne voient pas assez, pour d'autres, rester enfermées relève d'un grand danger.

Marlène Schiappa, Secrétaire d'État à l'égalité femmes/hommes, tient d'ailleurs à tirer la sonnette d'alarme sur les risques de violences conjugales qui pourraient augmenter lors de cette période de confinement. C'est malheureux, mais pourtant vrai.

Si les mesures annoncées par Édouard Philippe, en novembre dernier, devaient servir d'électrochoc pour mettre fin à la vague de violences, responsable du décès de 150 femmes l'an dernier, l'épidémie du Covid-19 ajoute une menace supplémentaire pour les victimes, et la quarantaine à domicile ne risque pas d'aider ces femmes sous l'emprise d'un conjoint abusif. 

Marlène Schiappa explique : "Cela fait 20 ans que je travaille sur ces questions, et les périodes de confinement ont toujours constitué un terreau propice aux violences conjugales". 

Mise en place du numéro d'appel 3919, ligne d'écoute pour les victimes de violences, suspension de l'autorité parentale des pères violents, création de 1000 nouvelles places d'accueil pour les victimes... Tous les dispositifs d'urgence mis en place pour les victimes de violences conjugales doivent être maintenus, mais le Coronavirus met à mal tous ces dispositifs qui pourraient, eux-mêmes, sauver des vies.

Si le dispositif d'hébergement d'urgence est plus que jamais d'actualité, son maintien, avec l'épidémie qui touche le monde entier, peut s'avérer un peu plus compliqué. Marlène Schiappa a néanmoins déclaré : "il est important qu'ils puissent continuer à accueillir de nouvelles femmes, dans le respect des mesures barrières contre le virus". 

Concernant l'éviction du conjoint violent, elle insiste sur l'importance de cette règle qui restera en place quoi qu'il advienne. Elle a ainsi rappelé que si les juridictions étaient fermées dans le cadre des mesures contre le virus, les services assurant le traitement des contentieux essentiels étaient, eux, bien maintenus. 

Cependant, le sujet le plus important reste celui de donner l'alerte en période de confinement. La Secrétaire d'État a déclaré : "La plateforme Arrêtons Les Violences est toujours active et est le canal à privilégier avec le 17 en cas de violence". Elle a également tenu à rappeler que les policiers et gendarmes, formés sur les violences sexistes et sexuelles, restent présents 24 heures sur 24.

Concernant le 3919, qui reste un numéro d'aide et d'assistance, et non d'alerte, son service est réduit pour respecter les consignes anti-virus, mais reste bien actif. 

Aujourd'hui et plus que jamais, il est important de rappeler qu'être confinée ne signifie pas être obligée de subir les violences d'un conjoint ou d'un proche. L'État nous déconseille de sortir, mais parfois, fuir relève de notre survie

Les Éclaireuses

 

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