"Zut, j’ai encore oublié ma pilule. 

 Oh, ben moi, je l’ai arrêtée.

Ah bon et pourquoi ? 

Ça ne me convenait plus. »

Que vous l’ayez déjà entendue ou vécue, cette conversation ne peut pas vous laisser indifférente. Les moyens de contraception et, plus particulièrement, la pilule sont sujets à controverse depuis quelques années. Et l’élan « healthy » n’y est pas pour rien dans cette histoire. La plupart du temps, si la pilule est incriminée, c’est pour ses hormones et les effets positifs ou non qu’ils engendrent sur notre corps.

La team Healthy a enquêté pour vous et répond aux questions que vous n’osiez peut-être pas poser aux professionnels de santé.

Loin d’un "pour ou contre la pilule", voici un débat ouvert sur elle et ses alternatives à celle-ci.

Enjoy,

Les Éclaireuses

 

1. La pilule, comment ça marche ?
Source : Istock

Vieux souvenir de cours de sexualité ou encore d’une question posée à votre gynécologue, il y a de cela des années, savez-vous réellement comment fonctionne une pilule ? Rappel ou découverte, soyez attentive, c’est de vous dont il s’agit.

La pilule est un minuscule comprimé d’hormones artificielles. Artificielles, car elles sont apportées par l’extérieur, mais elles retrouvent leurs homologues naturels à l’intérieur !
En d’autres termes, la pilule va duper votre organisme en apportant en plus grande quantité des hormones qui sont déjà présentes. Et par conséquent, accentuer leurs effets régulateurs. 

 

2. Progestative ou œstro-progestative ?
Source : Istock

Il existe 2 sortes de pilules sur le marché de la contraception.

La pilule œstro-progestative : combinaison de 2 hormones, l’œstrogène et la progestérone.
La progestérone ayant pour rôle de bloquer l’ovulation.
L’œstrogène ayant pour rôle d’augmenter la glaire vaginale dont le principal rôle est de bloquer l’ascension des spermatozoïdes vers votre utérus.
Sa prise se fait sur 21 jours consécutifs avec 7 jours d’arrêt durant lequel vous observez des saignements. Des saignements liés à la chute d’hormones engendrée par l’arrêt des comprimés.

La pilule progestative (ou microdosée) : uniquement riche en progestérone.
Sa prise se fait en continu, cette pilule bloque votre ovulation et qui dit pas d’ovulation, dit pas d’ovule à évacuer donc pas de règles.

 

3. Que lui reproche-t-on ?
Source : Istock

La pilule a le pouvoir de contrôler un processus naturel et c’est ce qui dérange de plus en plus les femmes d’aujourd’hui. La pilule est l’une des méthodes qui permet tout de même de choisir SON moment pour avoir des enfants. Et c’est à ce moment-là que le débat est épineux.
À la question, « effets secondaires VS grossesse non prévue ? » pour le Dr Hassoun, gynécologue, la réponse est évidemment en faveur de la contraception qu’elle soit hormonale ou non.

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4. Les effets secondaires, c’est quoi ?
Source : Istock

Baisse de libido, prise de poids, anxiété, stress, irritabilité voire même thromboses veineuses... Voilà tout un tas d’éléments qui sont rarement mis en parallèle avec la pilule et qui pourtant devraient être observés de plus près. Chaque femme détient un capital santé propre et il est crucial de savoir que la pilule peut affecter certaines de vos fragilités. 

Cependant, à côté de ça, le Dr Anderson, médecin généraliste, rappelle à quel point la pilule peut aider dans la gestion des douleurs liées à certaines pathologies comme l’endométriose. Elle serait également capable de réguler les problèmes de peau comme l’acné ou de modérer la pilosité abondante.

 

5. Qu’est-ce qui se passe si j’arrête ?
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L’inconvénient, c’est qu’une pilule prescrite très tôt va positionner la femme dans un état de « contrôle de la nature ». Elle n’aura, pour ainsi dire, jamais connu son corps sous l’influence parfois anarchique, mais naturelle des hormones. 

Marion Thelliez, naturopathe, nous dévoile prendre en charge des jeunes femmes effrayées par des changements physiologiques importants après l’arrêt de leur contraception hormonale. Bouleversées par ces changements, elles consultent, alors qu’en réalité elles ne sont que sous l’emprise de la nature qui reprend ses droits.
D’accord avec cela ou non, la pilule va réguler certaines facettes de notre organisme et le retour à la normale peut être une délivrance comme une angoisse. 
Chaque femme a un rapport particulier avec son propre corps et il appartient à chacune d’elles de faire ses propres choix. Il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre ce qui vous convient le mieux !

 

6. Tout n’est qu’une question d’habitude
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Une étude a été réalisée en 2013 par le « Département des affaires économiques et sociales » sur la contraception.
Il en ressort que seulement 1 % des Chinoises et des Japonaises sont adeptes de la pilule. 16 % des Nord-américaines prennent la pilule, pour 41 % des Françaises !

Le problème en 2018, ce n’est pas tant la pilule, mais la désinformation sur les alternatives qui s’offrent à nous. « Le manque d’investigation de la part des industries pharmaceutiques vers d’autres produits. Depuis les années 40, la pilule n’a pas évolué, elle a juste changé de dosage », nous rappelle le Dr Hassoun. 

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7. Vision d’ensemble de la contraception
 Source : Istock

Tout n’est en définitive qu’une question d’idéologie et de période de vie. « À chaque moment de la vie, sa contraception. », rappelle le Dr Hassoun, gynécologue.

Il est important de rappeler qu’une contraception n’a rien d’éternel. La pilule peut vous convenir à un moment puis plus du tout quelque temps après. Cela ne sonne pas la fin définitive de la pilule dans votre vie, mais peut-être pour une certaine période. Et cela, peu importe la contraception que vous adoptez.
Alors, que les hormones vous fassent peur ou vous rassurent, elles ne sont pas une obligation pour vous protéger d’une grossesse inopinée.

 

8. Alternatives à la pilule
Source : Istock

La pilule a plusieurs alter ego hormonaux qui se présentent sous des formes différentes, mais qui diffusent quand même des hormones :

- l’implant sous-cutané : il nécessite une petite incision chirurgicale dans le bras réalisé par un professionnel. Ce contraceptif va agir en continu sous la peau.

- le stérilet hormonal : il nécessite une intervention de votre gynécologue qui va positionner le stérilet au niveau de l’entrée de votre utérus et qui va bloquer l’accès aux spermatozoïdes. Les hormones qu'il diffuse sont une seconde couverture contraceptive.

- l‘anneau hormonal : il nécessite une rigueur de « comptage ». L’anneau se place au même endroit qu’un tampon. Il va diffuser des hormones de manière locale. Il est important de bien contrôler l’emballage pour savoir quand le changer.

- le patch hormonal : il diffuse des hormones via la peau et nécessite le même contrôle que l’anneau en terme de changement.

Les alternatives sans hormones :

- les préservatifs masculins et féminins

- le stérilet en cuivre ou plutôt Dispositif Intra-Utérin, un terme utilisé par les professionnels de santé et « beaucoup moins connoté que le terme stérilet ». Le DIU en cuivre va bloquer l’entrée des spermatozoïdes dans votre utérus de manière purement mécanique.

Il y a plusieurs années, le DIU n’était posé qu’aux femmes déjà mamans. « Aujourd’hui, des jeunes femmes de 18 ans viennent se faire poser un DIU lors de leur première consultation gynécologique ! », affirme le Dr Anderson. En effet, il en existe de plusieurs tailles pour s’adapter à toutes les femmes. 

- le Ladycomp®, un mini-ordinateur qui par la prise de votre température buccale va vous indiquer vos périodes de fécondité durant lesquelles il faudra vous protéger.

- la symptothermie, une technique naturelle d’observation approfondie de soi qui nécessite une formation.

- la ligature des trompes qui consiste à la contraception définitive. Il s’agit d’empêcher l’ovule de passer de l’ovaire vers les trompes de Fallope, là où il peut entrer en contact avec les spermatozoïdes et être fécondé.