"C’est trop injuste", à bien y réfléchir, c'est de cela dont Calimero parlait à l'époque : les psycho-freins à la minceur (Oui, ce jeune canard était très impliqué dans les problèmes d’ordre esthétique et féminin, paraît-il). Blague à part, nous pensons qu'il est temps d’arrêter de tourner autour du pot et de culpabiliser les femmes du monde entier sur leur capacité ou non à perdre du poids.
Car oui, malgré tous vos efforts, toutes vos tentatives d’améliorer votre mode de vie, toutes vos séances de vélo « à suer sang et eau », vous ne voyez toujours aucun résultat?! Et si nous vous disions que CE N’EST PAS VOTRE FAUTE?! Alors attention, n'y voyez pas là une excuse pour engloutir des poignées de nuggets imbibés de ketchup ou des cornets de gaufres remplis à ras bord de boules glaces?! Voyez-y plutôt une réponse à votre désarroi face à cette désagréable sensation de n'arriver à rien quand il s'agit de votre poids...

Pour tout vous dire, votre cerveau y est pour beaucoup et il est temps que vous en sachiez davantage sur les éléments qui détiennent le contrôle sur votre corps. En l'occurrence, le maintien d'un poids que VOUS ne considérez pas idéal.

D’après plusieurs professionnels de santé (ayant planché sur le sujet) que nous avons interrogés, voici les 4 grands éléments psychologiques et sociaux à l’origine de votre stagnation pondérale, soit de votre balance qui vous nargue

Les Éclaireuses

 

1. Vouloir contrôler l'incontrôlable 
Source : iStock

« Pourquoi les régimes ne fonctionnent-ils pas en général?? », c’est le thème sur lequel la neuroscientifique (une vraie pro du cerveau) Sandra Aamodt a décidé de s’exprimer lors d’une conférence TED (un organisme international qui fait répondre des spécialistes - sous forme de conférences vidéo - à des questions existentielles).
D’après elle, la réponse est assez simple (quand on est une spécialiste du fonctionnement cérébral?!). « Votre cerveau a sa propre perception du poids que vous devez avoir, peu importe ce vous en pensez. » D’après cette scientifique, l’organisme tiendrait un « set point » ou bien ce qu’appelle le Docteur en Pharmacie, spécialisée en Micronutrition et Psychonutrition, Dr Anne Lucas, « le poids d’équilibre ». Un poids déterminé génétiquement, qui est amené a naturellement oscillé entre 3 et 8 kilos maximum.

Et peu importe ce que vous vous évertuez à faire pour atteindre le poids que VOUS considérez comme idéal (esthétiquement…), ce poids d’équilibre ne changera pas.
Sandra Aamodt va jusqu’à comparer l’organisme humain à un thermostat.

Dans une maison, l’objectif d’un thermostat est de maintenir la température de la maison stable. Et vous aurez beau ouvrir la fenêtre pour réduire la température de la maison, les réglages du thermostat, eux, ne changeront pas. Eh bien, votre organisme fonctionne exactement de la même façon?!

Et encore une fois, le discours du docteur Anne Lucas complète les affirmations de la conférencière : « Le corps détient des neuromédiateurs suffisants qui régissent le système de régulation faim-satiété », essayer de le contrôler est une hérésie et n’aura pour incidence que de le dérégler mais pas de le déprogrammer ».

 

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2. Confondre ses besoins
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À force de vouloir contrôler l’incontrôlable, l’être humain en vient à se déconnecter complètement de son intuition primitive, celle qui vous dit quand manger et quand vous arrêter. Un inconscient doué qui vous permet entre autres de respirer sans y penser quand vous croisez votre crush dans la rue.
De nos jours, et cela même si la nourriture a toujours été une manière de « célébrer » et de « se retrouver », l’alimentation endosse des rôles qui ne sont pas les siens. Michèle Freud, psychothérapeute et auteure de « Mincir et se réconcilier avec soi », nous parle des contextes dans lesquels elle a pu rencontrer la nourriture lors de ses consultations.
« Il y avait cette enfant gros qui cherchait l’attention de sa mère qui ne le voyait que par les régimes. Cette femme qui voulait mincir pour trouver la force de quitter son mari. Ou encore cette jeune fille qui engloutissait 3 religieuses au chocolat dans la cage d’escalier à chaque fois que son patron agissait avec mépris ».
Et si la nourriture était là quand les autres ne le sont pas? Au-delà de ça, elle semble combler un vide qui devrait être rempli par autre chose et pourtant…
Sans crier à la facilité, ne serait-il pas temps de comprendre pourquoi vous mangez alors que vous n’avez pas faim?

 

3. Souffrir d'un trouble de l'estime de soi
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Et si en définitive tout ceci n’était qu’une question d’estime de soi ?! Anne Lucas nous parle du « cycle du corps mal aimé ». Ce corps que l’on rejette et qui n’est jamais assez bien garderait les stigmates de ces blessures qu’on lui inflige nous-mêmes avec nos jugements si difficiles.

Aujourd’hui, les femmes (oui car c’est en majorité un problème féminin) pensent que leur valeur « intrinsèque » est proportionnelle à leur poids. En d’autres termes, plus vous êtes mince et plus vous « pesez dans le game ». Une notion totalement erronée mais pourtant si profondément ancrée dans les esprits qu’un article comme celui-là serait bien en peine de faire trembler.
Mais tout de même, n’y a-t-il pas une prise de conscience à avoir ?!
En nutrition, il existe un outil - E.S.T.E.A.M - capable de diagnostiquer et de suivre l’évolution, via un questionnaire et des échelles scientifiquement validées, de certaines causes comportementales d’un excès de poids. Un outil précieux, mis en place par le CMNC (College Médical pour la Nutrition Comportementale), quand on prend conscience de l’impact psychologique sur une prise de poids significative.

 

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4. Oublier notre héritage alimentaire 
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Pour vous déculpabiliser une dernière fois sur votre « incapacité » à diminuer votre surcharge pondérale, voici notre ultime coup assené, et il est en direction du monde moderne.

Mais si vous savez, ce monde d’abondance dans lequel vous n’avez connu la famine que dans les livres d’Histoire et où les entreprises de livraison de repas auront bientôt le monopole sur vos dépenses hebdomadaires ?!

Vous connaissez toutes cette fameuse illustration qui dépeint l’évolution du singe en homme. Mais au-delà des changements physiques évidents, nous sommes effectivement passé(e)s de la famine à l’opulence et notre corps n’a cessé d’essayer de s'adapter.
Aujourd’hui, les industriels sont capables de générer des milliers et des milliers de mets tous plus élaborés les uns que les autres. Or, notre corps est resté le même avec ces points d’ancrage et ses « set points ».
Et si vous avez un jour utilisé le lietmotiv de Calimero « c'est trop injuste », attendez de voir la suite.
Le Dr Rudolph Leibelexpert en génétique à l'Insitut de la Nutrition Humaine aux USA, a découvert que les gens ayant perdu 10 % de leurs poids dépensaient en moyenne 250 à 400 calories de moins que les autres. Pourquoi?? Car, génétiquement, et ça depuis des millénaires, notre corps est programmé pour nous protéger de la mort en minimisant l’utilisation de nos ressources en cas de famine. Car oui, perdre 10 % de son poids, c’est envoyer à son corps un message de FAMINE. Ce à quoi notre brillant organisme va répondre en « utilisant tous les outils le plus puissants qu’ils possèdent pour ramener notre corps au poids qu’il considère normal ».

Alors loin de nous l’idée de vous inciter à garder un poids dans lequel vous ne vous sentez pas bien. Mais envisagez peut-être que d'habiter un corps plus mince que de raison n’a absolument rien de confortable ni psychologiquement ni physiquement...

 

 

 

Tags : minceur